28 décembre 2012

La Fiancée américaine

Dès les premières pages de cette brique (557 p., mais avec une police de taille normale, on aurait facilement atteint les 800!), j'ai été happée par cette saga familiale des plus originales, voire déjantées, une saga familiale pour ceux qui détestent les sagas familiale!  J'avais l'impression de lire un John Irving qui aurait grandi dans le bas du fleuve.  Le personnage de Louis «Cheval» Lamontagne, cet homme fort qui se produit dans les foires en Nouvelle-Angleterre, est particulièrement irvingesque. Quant au personnage de la grand-mère, dont le fantôme habite chez son petit-fils entrepreneur de pompes funèbres en attendant sa deuxième mort, il m'a fait penser à Gabriel Garcia Marquez. D'ailleurs, Cent Ans de solitude n'est-il pas aussi une saga familiale pour ceux qui détestent les sagas familiales?

En deuxième moitié, j'ai été un peu déstabilisée par un changement de cap un peu brusque. Sous forme épistolaire, les deux jumeaux de la quatrième génération des Lamontagne, l'un à Berlin-Est, l'autre à Rome, échangent leurs souvenirs d'enfance. On abandonne le côté un peu fantaisiste de la première partie, qui ressemblait presque à un conte de Fred Pellerin, pour un ton plus cynique, moins bon enfant.  J'ai tout de même trouvé intéressant de comparer le point de vue de chacun des jumeaux sur leur famille et sur divers événements de leur enfance.

C'est le personnage de la vieille Allemande qui raconte à un des jumeaux ses souvenirs de la Deuxième Guerre mondiale qui m'a de nouveau passionnée, et à partir de là j'ai été accrochée jusqu'à la fin.  J'ai particulièrement apprécié les éléments qui reviennent tout au long du récit: La Tosca de Puccini, la scène de la mise au tombeau de la Vierge, les amoureux qui se rencontrent à des cours de chants, les petites croix en or, etc.  Bien sûr, il y a énormément de coïncidences dans l'intrigue, mais sont-ce des coïncidences ou le jeu du Destin?

Fait amusant, je pense avoir relevé un petit anachronisme: selon moi, la station de métro Outremont n'était pas construite en 1980. Bien sûr, il n'y a que moi pour remarquer ce genre de détails insignifiants, qui ne gâchent en rien le plaisir de la lecture!

Je ne connaissais pas Éric Dupont, mais ce roman fait de lui un écrivain à suivre désormais!

(Merci aux éditions Marchand de feuilles pour l'envoi.)

La Fiancée américaine d'Éric Dupont, 2012, 557 p.

06 décembre 2012

My Brilliant Career (Ma Brillante Carrière)

Houlala, je suis vraiment très en retard pour le Blogoclub!  Il ne faudrait pas en conclure que la sélection de ce trimestre ne m'a pas plu, bien au contraire.  En fait, j'ai bien aimé découvrir cette écrivaine australienne du début du XXe siècle dont je n'avais jamais entendu parler. Ayant appris qu'elle a écrit ce roman largement autobiographique à l'âge de vingt et un ans, je n'en ai que plus d'admiration pour elle!

Je dois dire qu'au début j'ai eu un peu de difficulté à accrocher.  La narratrice, jeune fille d'une famille aisée tombée dans la dèche à cause des mauvais choix et de l'alcoolisme du père, me semblait geignarde. Lorsque dans le deuxième tiers elle va habiter chez sa grand-mère où elle retrouve l'abondance et une vie plus facile, elle devient capricieuse, égocentrique, mais on sent qu'elle a un bon fond et l'on se prend d'affection pour elle. Différents événements la feront évoluer jusqu'à ce qu'elle quitte l'enfance et trouve sa voie, celle d'une femme indépendante qui sait qu'elle peut aspirer à autre chose qu'être une épouse et une mère.

J'ai apprécié la description de la vie quotidienne dans un ranch du bush australien.  Noël en plein été, c'est original!  Le dictionnaire Oxford intégré à ma liseuse a d'ailleurs été des plus utiles, puisqu'il donnait la définition d'expressions typiquement australiennes et de noms de plantes, d'oiseaux, inconnus ici.  Par exemple, to be on the wallaby signifie être en chômage, et des poddies sont des veaux!

 
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My Brilliant Career de Miles Franklin, 1901, 260 p.  Titre de la version française: Ma Brillante Carrière.