Burning Bright de Tracy Chevalier, publié chez Dutton en 2007. 311 p. titre de la traduction française: L'Innocence.
Comme je le disais dans mon
billet précédent, je ne savais rien de ce livre avant de le commencer. Il s'est avéré que c'est un roman historique qui se passe à Londres en 1792, soit trois ans après que la Révolution française ait bouleversé l'Europe. On y côtoie des personnages fictifs, les membres d'une famille d'un village du Dorset qui viennent s'établir à Londres, et des personnages ayant vraiment existé, notamment William Blake le poète, graveur et imprimeur anglais, ainsi que Philip Astley, considéré comme l'inventeur du cirque moderne, et son fils John. D'ailleurs, le titre du roman est tiré d'un poème très connu de Blake,
The Tyger:
Tyger, Tyger, burning bright,
In the forests of the night,
What immortal hand or eye
Could frame thy fearful symmetry?
J'ai retrouvé dans ce livre un peu la même ambiance que dans
London d'Edward Rutherfurd (que je recommande fortement aux amateurs de romans historiques, mais attention, c'est une énorme brique!), c'est-à-dire que la description de la ville de Londres et de la vie quotidienne de ses habitants est presqu'aussi importante que les péripéties vécues par les protagonistes. Si vous aimez les livres remplis d'action et de rebondissements, celui-ci n'est peut-être pas pour vous. Pas que ce soit ennuyant, au contraire c'est très prenant, on sent l'ambiance de Londres du XVIIIème siècle comme si on y était et les personnages sont attachants, mais l'action s'installe tranquillement, l'auteur prend le temps de bien établir les lieux et les personnages.
Le livre est construit autour du thème des opposés: la réalité et l'illusion, la ville et la campagne, et surtout l'innocence et l'expérience, un thème cher à Blake puisque ses deux recueils de poèmes les plus connus sont
Songs of Innocence et
Songs of Experience. On y voit aussi annoncé la fin du travail artisanal, dont l'artisan contrôlait toutes les étapes, de la conception à la vente, et le début du travail mécanisé amené par la révolution industrielle.
On y fait aussi référence à un poème épique de John Milton,
Paradise Lost, que je ne connais pas du tout, je l'avoue. Il faudrait bien que j'y jette un coup d'oeil. Il y est question, comme le titre l'indique, d'Adam et Ève et du paradis perdu. D'ailleurs, ce n'est sûrement pas un hasard si dans
Burning Bright la famille quitte la campagne pour la ville et l'inconnu après qu'un des enfants soit mort en tombant d'un poirier où il avait grimpé pour atteindre l'unique poire qui y était restée à la fin de la saison...
L'avis de
Gambadou, celui de
Joëlle.
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Prochaine lecture:
La Vierge froide et autres racontars, de Jorn Riel pour le Club de lecture des blogueuses!