30 mai 2011

Case Histories (La Souris bleue)

Il y a plusieurs mois, il me semble, que je n'avais été aussi totalement absorbée par un livre, au point d'y consacrer à peu près tous mes temps libres (au lieu de regarder des niaiseries à la télé pendant des heures pour le regretter ensuite: «Quoi? Je viens pas vraiment de passer deux heures de ma vie devant Say Yes to the Dress(1), moi qui me suis mariée en pantalon?!?»).  C'est donc tout à l'honneur de Kate Atkinson d'avoir réussi à me sortir de cette torpeur.

Il faut dire que les différentes enquêtes menées simultanément par le détective privé Jackson Brodie sont intelligemment enchevêtrées, si bien que jusqu'au bout on se demande si elles sont reliées entre elles, alors qu'elles se sont déroulées à des années d'intervalle. Sans compter qu'il se passe également d'étranges événements dans sa propre vie!  Je ne révèle rien, si ce n'est qu'Atkinson prouve qu'on peut avoir les larmes aux yeux puis s'esclaffer bruyamment en l'espace de quelques minutes!  À la fin, ce ne sera pas tant la résolution des crimes qui nous importera que la résolution des histoires elles-mêmes.

En plus, hourra, je viens d'apprendre par l'amie blogueuse Jules que Brodie est un personnage récurrent dans l'oeuvre de la dame. J'ai déjà hâte de le retrouver!

(1) Émission de télé-réalité où on voit des jeunes femmes choisir leur robe de mariée dans un grand magasin de New York.  Ne dites rien, je sais.


Les billets de Jules, Canthilde, Calepin, Cécile, Laurence, Tamara...


Case Histories de Kate Atkinson, 2004, 304 p.  Titre de la version française: La Souris bleue.

26 mai 2011

Great Expectations (De Grandes Espérances)

Première constatation et agréable surprise: Dickens est relativement facile à lire en VO, bien plus que Thomas Hardy, qui m'avait donné du fil à retordre avec Tess of the D'Ubervilles il y a quelques années, ou même que les soeurs Brontë (avec Jane Eyre, par exemple).

Deuxième constatation: J'adore Dickens! Je ne l'avais pas lu depuis l'adolescence (Le Grillon du foyer, Un Chant de Noël); c'est l'enthousiasme quasi-obsessionnel de Karine qui m'a donné le goût d'y retourner. Alors merci Karine!

Dans Great Expectations, on passe vraiment par une foule d'émotions.  On rit beaucoup, d'abord, car ce bon Charles est un fin observateur des travers de la société, qu'il met en relief grâce à des personnages secondaires à la limite de la caricature.  On est ému aussi, surtout par l'évolution du personnage principal Pip, qui passe d'enfant maltraité à adolescent égocentrique et honteux de ses racines ouvrières pour enfin apprendre, grâce à l'amour et surtout à l'amitié, les vertus de la générosité, de la compassion et de la gratitude.  Enfin on frémit maintes fois, car Dickens sait installer des ambiances inquiétantes (un marais brumeux où se terrent des forçats en fuite, les pas d'un inconnu qui grimpe interminablement un escalier obscur...) et un véritable suspense grâce à des méchants vraiment méchants!

Il y a bien de nombreuses coïncidences, qui dans un roman contemporain seraient difficiles à avaler, mais qui passent beaucoup mieux dans un roman victorien. Je dirais même qu'elles font partie des conventions du genre, voire qu'elles ajoutent au plaisir! Si on entend parler, par exemple, d'un cousin disparu trente ans plus tôt dans des circonstances mystérieuses, on se doute qu'il refera surface éventuellement, et on jubile lorsqu'il revient effectivement sous les traits du clochard amnésique ou du riche inconnu rencontré par hasard dans le train.

Photobucket(Pour la petite histoire, je mentionne que l'édition illustrée ci-haut n'est pas celle que j'ai lue.  Le volume emprunté à la bibliothèque [de Dodd, Mead & Company, 1942] possédait une reliure à l'ancienne mode, c'est à dire qui ne comprend plus la page couverture originale. Par contre, il contenait de jolies et amusantes gravures d'époque de F.W. Pailthorpe.)


Quelques billets dans la multitude: Lilly, ChiffonnettePraline, Kali, Joëlle... Et en anglais, celui de Raych.

Great Expectations de Charles Dickens, 1861, 598 p. Titre français: De Grandes Espérances ou Les Grandes Espérances.

04 mai 2011

Même le mal se fait bien

PhotobucketSuite de Dieu et nous seuls pouvons, Un Loup est un loup et En avant comme avant, ce quatrième tome est tout à fait fidèle aux premiers.  Il nous permet de connaître la fin des aventures de Charlemagne Tricotin (sur lequel se concentraient les deuxième et troisième tomes), leader zézayant des fameux quintuplés Tricotin, et de faire la rencontre de ses descendants Carolus et en particulier Marcello. Ce dernier se voit obligé de quitter son Piémont natal pour Vienne, où une série d'aventures abracadabrantes et de rencontres surprenantes le transformeront du poltron casanier et soumis qu'il était en un homme fantasque et revanchard, pas toujours sympathique (il installera notamment chez lui sa maîtresse de 14 ans extirpée du bordel de Turin dont il a hérité) mais toujours drôle. Accessoirement, on aura des nouvelles de la famille Pibrac (les bourreaux du premier tome de la série), on s'instruira sur les moeurs sexuelles des araignées, sur l'organisation des colonies de termites et leur utilisation comme arme de destruction massive, et on apprendra la véritable identité du père d'Adolf Hitler. 

Le «politiquement correct», de toute évidence, Folco n'en a rien à cirer, pour notre plus grand plaisir!


Même le mal se fait bien de Michel Folco, 2008, 597 p.