24 juin 2014

The Colour of Magic (La Huitième Couleur)

Décidément, ce Mois anglais est en mode comique, chez moi. Après avoir bien ri avec Kate Atkinson, c'est maintenant Terry Pratchett qui me dilate la rate en faisant à la fantasy ce que Douglas Adams a fait à la science-fiction.

Car Pratchett s'amuse à mettre en scène divers clichés de ce genre littéraire, mais en les poussant à l'extrême, voire à l'absurde: le Héros avec un H majuscule, le magicien qui ne connaît qu'un seul sort si puissant qu'il ne peut s'en servir sous peine de fin du monde, le voyageur dépassé par les événements, les objets magiques, les monstres, les Dieux... sans oublier un petit clin d'oeil aux jeux de rôle du genre Donjons & Dragons!  Tout cela dans un monde des plus originaux et surprenants, constitué d'un disque tournant appuyé sur quatre éléphants se tenant sur une tortue géante qui nage en droite ligne vers les confins de l'Univers! Les caractéristiques de ce monde sont d'ailleurs utilisées de façon fort divertissantes (les lois de la Physique y sont différentes d'ici). 

De la fantasy drôle et intelligente... J'en redemande!  Ça tombe bien, j'ai la suite dans ma PAL!  On me dit qu'après les deux premiers, on peut lire le reste de la série (plus d'une trentaine!) dans le désordre, donc si vous avez des titres à me suggérer, vos préférés, ceux qu'il ne faut pas manquer, je suis toute ouïe (ou toute oeil).



The Colour of Magic de Terry Pratchett, 1983, 238 p.  Titre de la version française: La Huitième Couleur.

21 juin 2014

Behind the Scenes at the Museum (Dans les coulisses du musée)

Vive le Mois anglais! Il a été l'occasion de sortir ce roman de ma PAL et de renouer avec une écrivaine  que j'avais beaucoup aimée lors d'un premier contact. Et cette affinité entre nous se confirme puisque j'ai adoré Behind the Scenes at the Museum, de Kate Atkinson.  J'ai ri tout le long,  j'ai été intriguée et j'ai même versé quelques larmes à la fin lorsqu'un certain secret est révélé.

Car des secrets, il y en a plusieurs dans cette famille complètement dysfonctionnelle de génération en génération, où les femmes sont déçues par les hommes qu'elles n'ont pas vraiment choisis, où les gens meurent généralement de façon brutale ou inattendue.

L'intrigue est conçue de façon fort originale. La trame principale a pour narratrice Ruby, qu'on voit évoluer de sa naissance (et même de sa conception!) jusqu'à l'âge adulte.  Mais de nombreux flash-backs sont intégrés au récit par l'entremise de «notes en bas de page» qui ne sont pas en bas de page mais constituent des chapitres séparés et font le lien entre le présent de la narration et le passé, grâce à de petits détails: d'où vient par exemple le bouton de verre rose en forme de fleur trouvé dans la boîte à boutons de Bunty? Ce qui amène le lecteur à retourner dans son propre passé. Ce passage m'a rappelé combien j'aimais fouiller dans la boîte à boutons de ma mère. Mais qui de nos jours possède encore une boîte à boutons?

Par les yeux de gens ordinaires, on assiste à plusieurs événements marquants de l'Histoire anglaise et mondiale du XXe siècle (les guerres mondiales, le couronnement d'Elizabeth II), souvent de manière volontairement insignifiante. Ainsi, tout ce qu'on saura de l'assassinat de John F. Kennedy, c'est que lorsqu'on en fit l'annonce à la radio, la narratrice Ruby, alors âgée de 11 ans, se trouvait seule à la table de la cuisine désertée par les autres convives à la suite d'une énième chicane de famille.

Par contre, je n'ai pas compris le titre, quelqu'un peut me l'expliquer?


Lecture commune avec Karine et Anne, dans le cadre du Mois Anglais.


Behind the Scenes at the Museum de Kate Atkinson, 1995, 382 p.  Titre de la version française: Dans les coulisses du musée.

18 juin 2014

Bouquiner

Vous l'avez compris, ce billet ne fait pas partie des activités entourant le mois anglais.  Entre deux lectures anglophones (mon billet sur Behind the Scenes at the Museum est en attente jusqu'au 21, lecture commune oblige), je dois me rincer le cerveau afin que mes neurones n'oublient pas leur langue maternelle.

Je suis toujours partante pour un «livre qui parle de livres»!   Dans cette «autobibliographie», Annie François nous parle de sa relation avec les livres et la lecture tout au long de sa vie.  Dans chacun des courts chapitres, elle aborde différents aspects de notre passe-temps favori: prêter des livres, en emprunter, en donner, les ranger, écrire dedans ou pas, etc.

On est loin d'Alberto Manguel; le ton est ici beaucoup plus familier, presque intime. Certains passages sont touchants (quels livres choisir lors d'une hospitalisation, en sachant que l'auteure est maintenant décédée d'un cancer du poumon...), d'autres rigolos ou ironiques, toujours sans complaisance envers les autres comme envers elle-même.  Mme François nous donne l'occasion de nous questionner sur nos propres habitudes et manies de lecteur. J'aurais aimé cependant qu'elle développe plus certains points (par exemple, elle déteste les marque-pages, pourquoi?) et surtout qu'elle donne un peu plus d'informations au sujet des nombreux livres qu'elle cite.  Bien souvent elle n'en donne que le titre, même pas l'auteur, or j'en ai reconnu peut-être le quart et je n'ai pas voulu constamment interrompre ma lecture pour faire des recherches.  En même temps, cela a donné lieu à une coïncidence amusante: lorsqu'elle a nommé Les Buddenbrook, cela me disait vaguement quelque chose, puis je suis tombée tout à fait par hasard sur ce titre en cherchant un renseignement au sujet de Thomas Mann dans Wikiki! Je l'avais sans doute aperçu l'an dernier lors de ma lecture de La Montagne magique

Extrait:
«Anne, avant d'entamer tout livre, regarde la fin. La barbare! Dire que la seule lecture d'une table des matières me gâche tout plaisir, que l'habitude récente de les placer au début, à l'américaine, me rend malade. Pourquoi lire une biographie de Marie-Antoinette si l'on sait dès le début qu'elle mourra guillotinée et non victime d'un collapsus en distribuant des brioches?»



Bouquiner d'Annie François, 2000, 198 p.

01 juin 2014

La Théorie des nuages

Voici ma participation au Blogoclub du premier juin.  Comme vous êtes très observateurs, je le sais, vous avez déjà remarqué que je n'ai pas lu le même livre que les autres participants, soit Réparer les vivants de Maylis de Kérangal.  Ce n'est pas parce que j'étais dans la lune, non, mais plutôt parce que je ne suis pas très à jour en littérature française contemporaine (justement le thème de notre club de lecture ce trimestre-ci, ça tombe bien, non?).  Comme je n'avais jamais entendu parler de cette écrivaine, j'ignorais qu'elle était si populaire de ce côté-ci de l'Atlantique et je m'y suis prise trop tard pour le réserver à la bibliothèque municipale.  Vu la liste d'attente, je me suis donc rabattue sur La Théorie des nuages de Stéphane Audeguy,  titre qui avait remporté la deuxième position lors du vote, du moins selon ma mémoire (notoirement faite de fromage suisse) car j'ai effacé le courriel où les résultats étaient annoncés.

Hé bien! le hasard (ou mon cerveau à trous) a bien fait les choses puisque j'ai beaucoup apprécié ce roman.  Il y est question d'une archiviste engagée par un excentrique couturier japonais à la retraite pour mettre de l'ordre dans sa collection d'ouvrages concernant l'étude des nuages, son dada. Fascination que l'on comprendra mieux à mesure qu'on apprendra, tout comme la jeune femme, le passé du vieil homme, originaire d'Hiroshima. À propos de cette ville et des événements que l'on sait, je m'étais toujours demandé: «mais pourquoi la deuxième bombe?» Je connais maintenant la réponse: les Américains voulaient tester un deuxième type de bombe. C'est aussi simple que cela. Et le choix des deux villes eut beaucoup à voir avec la météorologie.  Ce n'est qu'un des faits fascinants que nous apprendrons au cours de cette lecture, alors que le Japonais raconte à la Française tout ce qu'il sait sur la Théorie des nuages.


Pour connaître les avis des participants du Blogoclub sur Réparez les vivants, suivez les liens chez nos organisatrices émérites, Sylire et LisaHélène a choisi le même titre que moi mais ne l'a pas autant apprécié.


La Théorie des nuages de Stéphane Audeguy, 2005, 290 p.