29 avril 2009

Le Grand Ménage du printemps (alias GMP)

Laver les vitres, passer l'aspirateur de fond en combles? Non! Chez Grominou et Gropitou, le GMP est synonyme de trier nos livres pour choisir ceux dont nous voulons nous débarrasser et en faire don aux Amis de la Bibliothèque de Montréal pour leur grand solde annuel. But de l'opération: faire de la place pour les petits nouveaux...

Pourquoi ne pas profiter de l'occasion pour aussi faire un GMP informatique? À la poubelle tous ces vieux fichiers inutiles qui encombrent la mémoire!

En même temps, pensez à faire une sauvegarde de votre blogue... But de l'opération: éviter de se tirer une balle dans la tête si le fruit d'années de labeur devait disparaître dans un trou noir, comme c'est arrivé récemment à un blogueur, selon Raych de Books I Done Read. J'ai eu un petit frisson en lisant son billet. Si la possibilité de perdre mon blogue m'avait déjà effleuré l'esprit, la menace semblait lointaine et presque irréelle, comme un tremblement de terre ou un raz-de-marée... La sauvegarde à la mitaine de mes billets m'avait paru si fastidieuse lorsque je l'ai effectuée il y a deux ans que je n'ai pas eu le courage de recommencer! Or j'apprends que Blogger nous offre maintenant une nouvelle fonction pour effectuer cette opération en quelques clics de souris! Hourra!

(Pour ceux que cela intéresse, il suffit d'aller dans Paramètres, de cliquer sur Exporter le blogue et de suivre les quelques instructions simples pour télécharger votre oeuvre en format HTML sur votre disque dur.)

21 avril 2009

Profondeurs

Ce roman a un cadre très original puisqu'il se déroule durant la première guerre mondiale, à Stockholm et dans un archipel d'îlots semi-désertiques de la mer Baltique. Le héros exerce un métier des plus inusités, celui d'hydrographe, c'est à dire qu'il est chargé de mesurer les fonds marins à l'aide de sondes et d'établir de nouvelles routes maritimes.

J'ai souvent de la difficulté à m'intéresser à des livres dont le personnage principal est antipathique. C'est pourquoi lorsque le personnage créé par Henning Mankell s'est mis, vers le milieu du récit, à manifester de plus en plus de tendances psychopathiques, j'ai failli abandonner. Mais le talent de l'écrivain est tel qu'on veut tout de même savoir comment l'histoire va finir. Je n'ai pas regretté d'avoir persévéré, car la fin est très réussie, j'en jubilais presque. De plus, le roman suscite des réflexions intéressantes sur la distance physique et émotionnelle, sur le mensonge, sur l'obsession, sur ce qui est enfoui au fond de l'eau comme au fond de nous même.

Si je félicite l'éditeur pour la beauté de la page couverture, qui reflète tout à fait bien l'ambiance grisâtre et froide du roman, je dois par contre m'insurger (encore une fois) contre la quatrième de couverture, qui révèle presque toute l'intrigue, y compris la fin! Fidèle à mon habitude, je ne l'ai lu qu'après avoir fini le livre, et je n'en revenais tout simplement pas!

Un mot enfin sur la traduction. Autant celle de la trilogie Millénium m'avait fait tiquer, autant ici c'est une réussite. On sent que Rémi Cassaigne y a mis le temps nécessaire, le style est parfait, on ne détecte aucune anicroche. Comme j'ai l'intention de relire cet auteur, notamment sa série de romans policiers mettant en vedette l'inspecteur Wallander, qu'on m'a chaudement recommandée, je ne peux qu'espérer qu'on a employé le même traducteur.

L'excellent billet de Catherine du Biblioblog (j'avais remarqué moi aussi la petite incohérence au niveau des dates).


Profondeurs de Henning Mankell, traduit du suédois, publié au Seuil en 2008. 344 p. La version originale, Djup, date de 2004.

15 avril 2009

Terre du roi Christian

Quant j'étais petite, je crois que je posais beaucoup de questions, et sans doute pour avoir la paix quelques instants, mes parents m'avaient affirmé que le tonnerre était causé par le choc de deux nuages qui entraient en collision. J'y ai cru longtemps, même après avoir appris que les nuages étaient constitués de vapeur.

C'est ce genre de réflexion que se fait le personnage principal de ce roman, un petit garçon un peu étrange d'un village de la vallée du Richelieu, délaissé par son père marin. Mais comme ça se passe dans les années 1960, il s'y mêle des bribes d'éducation religieuse, en plus de contes et de comptines, de faits appris à l'école ou dans les livres, de conversations entre les mononcles et les matantes lors d'une épluchette de blé d'inde... Avec tous ces éléments, Luc se forge sa propre mythologie, tentant d'expliquer le monde et d'y trouver sa place. Sans compter son ami Christian...

J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour les auteurs qui arrivent à reproduire de façon crédible la façon de parler, de penser, des enfants. Et je dois dire que Sylvain Trudel, un auteur québécois que je ne connaissais pas, y arrive fort bien. Il y a peut-être un ou deux passages qui sonnaient un peu moins vrai, où la note n'est pas tout à fait juste, mais dans l'ensemble, il m'a semblé reconnaître les raisonnements que je tenais lorsque j'avais cet âge.

Ce style d'écriture ne plaira pas à tout le monde, car il laisse beaucoup à l'interprétation personnelle. Les choses sont suggérées plutôt qu'expliquées. Quant à moi, j'ai beaucoup aimé ce roman, et je suis surprise qu'il n'ait pas eu plus de succès à l'époque de sa parution, il y a une vingtaine d'années.


Terre du roi Christian de Sylvain Trudel, publié aux éditions Quinze en 1989. 195 p.

08 avril 2009

The Secret History

J'avais bien entendu parler de ce roman lors de sa sortie, mais je le connaissais plutôt sous son titre français: Le Maître des illusions. Je ne l'aurais sans doute pas remarqué chez le libraire d'occasion, surtout que l'affreuse couverture rappelle plutôt un roman de Danielle Steele ou autre romance novel, n'eut été du défi Blog-o-trésors qui me l'avait remis en mémoire et m'avait forcée à chercher le titre de la version originale. Cette couverture est si affreuse (plus encore qu'il n'y paraît ici, car les lettres du titre sont en encre métallique rouge et la rose est embossée, je ne vous dis pas l'effet...) que j'avais honte de le lire en public, et si j'ai eu le courage de braver les regards narquois des autres usagers du métro, cela vous en dit long sur le pouvoir d'attraction que l'intrigue a eu sur moi...

C'est d'autant plus dommage que lorsqu'on soulève cette couverture (rapidement pour l'avoir le moins longtemps possible sous les yeux), on tombe sur une autre illustration, en double page cartonnée, qui aurait fait une couverture superbe et beaucoup plus représentative du contenu: par une fenêtre, on voit le même édifice qu'en couverture (un pavillon de l'université de Nouvelle-Angleterre où se déroule l'histoire) et sur le rebord de la fenêtre se trouvent de vieux bouquins dont L'Iliade d'Homère, un vase et un buste grecs, des lunettes, un verre de martini, une rose, un pistolet... Chacun de ces objets a un lien avec l'intrigue, mais je n'en dis pas plus pour ne pas vendre la mèche.

Tout ce que je peux vous dire, c'est que la victime est Bunny et que les meurtriers sont ses amis.

Haha! Je vous ai bien eus! Ce n'est pas un spoiler, c'est dans le prologue! Maintenant si vous voulez savoir ce qui s'est passé avant et ce qui se passera après le meurtre, il faut lire ce thriller psychologique captivant, intelligent, à la fois drôle et sombre! Moi-même je me promets de le relire un jour, car je suis sûre que j'ai manqué plein de sous-entendus, de clins d'oeil et de symboles.

Karine l'a beaucoup aimé elle aussi, de même qu'Allie, Thom, Mme Patch...


Lu dans le cadre du défi Blog-o-trésors, même si je ne l'avais pas choisi initialement (en fait j'en avais très envie, mais j'avais hésité car je ne pensais pas pouvoir me procurer facilement la version originale...)

The Secret History de Donna Tartt, publié chez Ivy Books en 1992. 503 p. Titre de la version française: Le Maître des illusions.