Comme moi, vous vous attendez à quelque chose de léger, d'amusant, n'est-ce pas? Peut-être même de la Chick-lit? Une chance que j'étais en position horizontale lorsque j'ai commencé ce roman, sinon je serais tombée en bas de ma chaise au bout de quelques pages!
Drôle, oui, certainement, mais d'un humour plutôt grinçant, le seul genre d'humour sans doute qu'on peut retrouver avec une certaine vraisemblance dans un centre de désintoxication! Oui, vous avez bien lu, le roman se déroule en grande partie dans un centre de désintoxication! Si Marian Keyes nous épargne tout de même le récit des effets physiques peu ragoûtants de la cure, c'est la description psychologique des patients qui l'intéresse, et en particulier celle de la Rachel du titre, une cocaïnomane: négation de son problème de dépendance, égocentrisme, vision déformée de la réalité, dépendance croisée à l'alcool ou à la bouffe, etc. Certains passages sont effectivement plutôt amusants, mais d'autres, au contraire, très éprouvants, en particulier ceux où l'on est témoin des thérapies de groupe, où les patients se font dire leur quatre vérités, ou plutôt sont amenés à les avouer, à se les avouer.
Une fois l'ajustement fait, j'ai pu apprécier ce roman à sa juste valeur. Et si la fin m'a semblé un peu trop facile, j'ai beaucoup aimé l'écriture, avec ses expressions irlandaises assez différentes de l'anglais britiche ou américain.
Rachel's Holiday de Marian Keyes, publié chez Penguin Books en 1997. 627 p. Titre de la version française: Les Vacances de Rachel.