Moi qui ne lis jamais les quatrièmes de couverture, cette
fois-ci j’aurais peut-être dû…
J’ai
passé tout le long de cette lecture à essayer de comprendre ce qu’étaient ces
entités qui possédaient le corps de la jeune Ada.
Ou plus précisément, je n’arrivais pas à
déterminer si Asugharat était une des entités qui étaient là dès la naissance
mais qui maintenant avait pu s’incarner du fait d’avoir été nommée par Ada,
acquérant ainsi plus de puissance, ou bien une nouvelle entité survenue
subitement.
Or, la réponse se trouvait
justement dans la présentation de l’éditeur!
J’aurais donc peut-être eu plus de plaisir si j’avais lu cette dernière
dès le début.
D’un autre côté, je
considère que si un roman doit nous être expliqué pour qu’on le comprenne, il y
a un problème!
Cela m’a rappelé
l’expérience vécue durant le club de lecture sur
The
Sound and the Fury de William Faulkner: ceux qui avaient lu la préface au préalable avaient
beaucoup plus apprécié le roman que ceux qui avaient dû attendre la dernière
partie avant de commencer à y comprendre quelque chose (devinez de quelle
équipe je faisais partie?).
C'est comme s'il y avait deux romans imbriqués en un seul : un sur la mythologie
nigériane, épicée d'un soupçon de mythes chrétiens et d'une
pincée de vaudou; l’autre, un roman sur la folie et/ou la possession par une
entité donnant des symptômes ressemblant à des problèmes mentaux (anorexie,
automutilation, idées suicidaires, personnalités multiples, schizophrénie, choc post-traumatique...). Cela m'a donné l'impression que l'auteure n'avait pas réussi à se décider entre les deux concepts.
Bref, beaucoup de bonnes idées mal exploitées (ou
alors c’est moi qui n’ai rien compris, ce qui est très possible!).
Freshwater de Akwaeke Emezi, 2018, 240 p. Titre de la traduction française: Eau douce.