Vous commencez à me connaître, je ne lis jamais les quatrièmes de couverture... Cela me permet d'éviter les résumés trop bavards et d'aborder les œuvres d'un œil frais et sans a priori. Mais des fois cela me joue des tours! Comme le roman précédent d'Emily St. John Mandel que j'ai lu était de la SF (Station Eleven, un gros coup de cœur!), je pensais que celui-ci ferait également partie des littératures de l'imaginaire... J'ai donc passé les cinquante premières pages à attendre que quelque chose de fantastique survienne!
Remarquez que si j'avais lu la quatrième de couverture en français, j'aurais été tout aussi décontenancée puisque celle-ci laisse croire que toute l'intrigue se déroulera dans l’hôtel du titre, en huis clos. Or ce n'est pas du tout le cas! Quant à la présentation en anglais, elle est extrêmement divulgâcheuse, dévoilant un fait qui se passe dans le dernier quart du roman!
Bref, on dirait qu'il n'y avait aucun scénario parfait. Heureusement, une fois effectuée la petite gymnastique de cerveau recadrant mes attentes, j'ai pu enfin apprécier ce roman à sa juste valeur. L'intrigue nous promène d'une île au large de Vancouver jusqu'à New York, dans les milieux financiers en pleine crise économique de 2008, en passant par Toronto et Dubaï. C'est vraiment très intéressant, même si la quantité de personnages secondaires et les allers-retours dans le temps demandent une certaine concentration.
Un très bon roman, mais qui ne sera pas aussi marquant que Station Eleven. Ah! En se quittant, un petit avertissement: il paraît que le plus récent roman de St. John Mandel, Sea of Tranquility, divulgâche The Glass Hotel. Vous voilà prévenus!
The Glass Hotel d'Emily St. John Mandel, 2020, 320 p. Titre de la traduction française: L'Hôtel de verre.