27 avril 2008

Quelques nouvelles livresques

Désolée de ce long hiatus, mais je n'ai pas eu beaucoup de temps pour lire dernièrement, alors la lecture du Dumas pour le Club des blogueuses m'a pris plus de temps que je l'avais escompté! Comme je vous le disais ici, je ne vous parlerai pas du livre sélectionné, Pauline, mais plutôt du Chevalier de Maison-Rouge. Il ne me reste qu'une dizaine de pages à lire, donc je serai dans les temps pour publier la critique le premier mai comme prévu. Hé oui! En quatre lignes, j'ai écrit trois fois le mot «temps»! J'aurais voulu faire exprès, je n'aurais pas été capable...

La sélection du 1er juillet de notre Club de lecture a aussi été annoncée il y a quelques jours. Le thème était l'été, les vacances et le dépaysement, et le livre choisi est Un été prodigue, de Barbara Kingsolver. Je l'ai déjà lu, donc je choisirai un autre roman de cette auteure que j'aime beaucoup, probablement Pigs in Heaven (Les Cochons au paradis), la suite de The Bean Tree (L'Arbre aux haricots). Nous avons aussi appris le thème de la lecture suivante, celle du premier septembre: il s'agit du Japon. Ça promet! Si ces lectures vous intéressent, il est toujours temps de vous joindre à nous! Il suffit de contacter nos deux formidables organisatrices, Sylire et Lisa, à l'adresse de courriel suivante: lecturecommune@yahoo.fr.

Aussi, le grand solde de livres des Amis de la Bibliothèque de Montréal a débuté hier et se poursuit jusqu'à la fin de semaine prochaine. Tous les détails sont ici. Des tonnes de livres à $1 chacun (et $0.50 pour les livres d'enfant), c'est l'occasion de se «lâcher lousse»! Quant à moi, je ne pourrai pas y aller avant jeudi à cause de mon horaire de travail, mais comme il paraît qu'ils ajoutent sans cesse de nouveaux livres à mesure qu'ils en vendent, je ne suis pas trop inquiète, j'ai espoir de faire une bonne récolte quand même!

Pour ma prochaine lecture, je lirai Ni d'Ève ni d'Adam d'Amélie Nothomb, qu'une amie m'a gentiment prêté. Je ne suis pas une grande connaisseuse de cette auteure, n'ayant lu (et bien aimé) que Stupeur et tremblements il y a quelques années, mais j'ai feuilleté les premières pages et ça semble prometteur! Tiens, ça aurait été un bon choix pour le Club de lecture, puisque l'histoire se déroule au Japon, mais non, je n'attendrai pas jusqu'au premier septembre pour le lire et vous en parler!

17 avril 2008

Northanger Abbey

Northanger Abbey de Jane Austen (lu dans le recueil Jane Austen: The Complete Novels, Gramercy, 1981. Dans ce recueil, Northanger Abbey compte 114 pages.) Première publication (posthume) en 1817.



Jane Austen, c'est Jane Austen.

Une écriture élégante, un humour léger, tout en clins d'oeil, des personnages finement décrits... J'ai adoré cette petite Catherine, si franche, si candide, ne pouvant croire qu'on puisse ne pas dire ce qu'on pense et ne pas penser ce qu'on dit... La vie se chargera de le lui apprendre, de même qu'à maîtriser son imagination débordante, nourrie des romans à l'atmosphère gothique dont elle est friande, et dont Austen fait ici la satire. D'autres personnages m'ont bien fait rire, comme la stupide Mrs Allen et ses commentaires du style: «À mon avis, il fera beau aujourd'hui, à moins bien sûr qu'il ne se mette à pleuvoir.»

J'ai trouvé cependant que Northanger Abbey n'était pas le plus réussi des romans de cette formidable écrivaine. Il y a quelques longueurs dans la première partie, et il y manque une certaine tension dramatique, qui n'arrivera que dans les dix dernières pages. Et comme il ne reste que dix pages, justement, on se doute bien que la résolution du conflit approche! L'auteure en fait d'ailleurs la remarque avec humour (si vous ne voulez pas connaître la fin, ne lisez pas l'extrait qui suit!):
The anxiety which in this state of their attachment must be the portion of Henry and Catherine, and of all who loved either, as to its final event, can hardly extend, I fear, to the bosom of my readers, who will see in the tell-tale compression of the pages before them, that we are all hastening together to perfect felicity.


Il faut dire aussi que tout le long du livre, j'ai eu une impression de déjà-vu un peu agaçante. Est-ce que j'ai déjà vu le film sans m'en rappeler? Je croyais même me souvenir de la fin, et finalement je me suis trompée... (Quelqu'un peut me dire dans quel livre ou film l'héroïne accepte la demande en mariage d'un vieil homme en pensant qu'il la fait au nom de son fils?)

Donc, au final, un fort agréable moment de lecture, mais dont je ne garderai pas un souvenir impérissable.


D'autres blogueurs ont lus ce roman: Lilly, Nebelheim, Yueyin, Katell, Chimère, Lisa; Cuné a aussi vu le DVD (et non, d'après l'extrait dont elle nous donne le lien, je n'ai pas vu ce film, à part peut-être dans un univers parallèle?).


Lu pour le défi Le Nom de la Rose (catégorie lieu géographique).

08 avril 2008

En r'venant d'la bibli (chanter sur l'air d'En r'venant de Rigaud)

Je n'ai pas l'habitude de vous parler des bandes dessinées que je lis à l'occasion. S'il fallait que je vous fasse un billet chaque fois que je lis un Bidochon ou un Dilbert, le haut niveau intellectuel de ce blogue en serait grandement affecté! (Ceci dit par quelqu'un qui vient de mentionner les Têtes-à-claques dans son billet précédent... Cherchez l'erreur!)

Mais là, je dois absolument vous faire part d'une découverte. Et en même temps, remercier Karine de m'avoir fait connaître la série des «Paul...» de Michel Rabagliati (en fait j'avais déjà lu un autre billet élogieux sur cette série, mais je ne me rappelle pas où, je m'en excuse auprès du blogueur concerné...). À la bibliothèque municipale, cet après-midi, je me suis assise dans un fauteuil pour feuilleter Paul dans le métro; et au bout de quelques pages, il a fallu que je quitte parce que je riais tout haut et que mes voisins me faisaient des gros yeux. Alors je l'ai emprunté, et aussitôt arrivée à la maison, je me suis assise dans le salon pour le finir. C'est là que j'ai eu cette révélation: Paul, en réalité, c'est mon petit frère!! Ils sont pareils! Lui aussi faisait une collection de correspondances de métro, lui aussi a appris à dessiner en recopiant Spirou, Gaston et autres Schtroumpfs! Je ne crois pas qu'il ait jamais pissé dans le pneumatique chez Eaton, mais il aurait certainement été du genre à faire le coup des bouteilles de shampooing débouchées! Et nous aussi inventions des jeux à partir des pages de garde des albums de Tintin!

En plus, il paraît que Paul dans le métro est le moins bon de la série... En fait, je l'ai surtout trouvé inégal: certaines histoires sont hilarantes, d'autres plus ordinaires. J'ai aussi emprunté Paul en appartement, je vais me régaler!

*****

Changement de sujet, je tiens à vous prévenir, chers lecteurs, que JE VAIS TRICHER!

Hé oui, j'ai oublié de vérifier, grâce au catalogue informatisé des bibliothèques de Montréal, si l'exemplaire du livre sélectionné pour notre Club de lecture des blogueuses se trouvait bel et bien sur les étagères de la succursale où j'avais choisi de me rendre spécifiquement parce qu'il y figurait au catalogue. Et bien zut et crotte, arrivée là, je constatai que le livre avait été emprunté (peut-être par un autre membre du Club?). J'avais donc deux choix, me rendre à une autre succursale ou choisir un autre livre du même auteur, c'est-à-dire tricher!!! Comme je suis plus paresseuse que consciencieuse, c'est la deuxième option qui l'a emporté: je lirai donc Le Chevalier de Maison-Rouge, au lieu de Pauline, d'Alexandre Dumas, pour notre rendez-vous du 1er mai.


Paul dans le métro de Michel Rabagliati est publié aux éditions La Pastèque, 2005, 91 p.

Humour

Je ne suis pas une inconditionnelle des Têtes-à-claques, mais celui-ci, relayé par Blogue l'Éponge, est rigolo et tombe juste à point puisque je vais à la bibliothèque municipale cet après-midi! J'espère ne pas y rencontrer ce genre d'énergumène...

05 avril 2008

Gâtée pourrie!

Regardez le beau livre que Gropitou m'a acheté:


Couverture en cuir, tranche dorée, illustrations, petit ruban satiné marque-page...

Le grand luxe, je vous dis! Et c'est même pas ma fête!!!


03 avril 2008

Le Vieux qui lisait des romans d'amour

Le Vieux qui lisait des romans d'amour de Luis Sepulveda, traduit de l'espagnol, publié chez Métailié en 1992. 121 p. Titre original: Un viejo que leia novelas de amor.


Après avoir passé plus d'un mois à entendre siffler les obus à Stalingrad et à Berlin, à respirer les miasmes des charniers et les fumées des fours crématoires, je croyais qu'il me faudrait quelques jours à m'en remettre, que je ne serais pas capable de me plonger tout de suite dans un autre univers.

Et pourtant, à peine quelques heures plus tard, je feuillette ce tout petit roman du Chilien Luis Sepulveda qui traînait sur le dessus de ma PAL, et me voilà aussitôt transportée en Amazonie, les yeux remplis du vert intense de la forêt vierge, aux oreilles les feulements des grands fauves et les cris des ouistitis.

Il y a une dizaine d'année, un collègue de travail m'avait recommandé ce livre, mais le titre ne m'avait pas attirée. Je pensais que ce serait soit déprimant, soit à l'eau de rose, ou pire, un mélange des deux. Puis je suis tombée sur un exemplaire dans une bouquinerie, et je n'ai pas pu résister à la jolie couverture, un détail d'un tableau de Frances Broomfield en hommage au Douanier Rousseau, un peintre que j'aime beaucoup (bien sûr il n'y a pas de tigres en Amérique du Sud, mais on ne va pas couper les cheveux en quatre, hein?). Hé bien, finalement, j'avais tout faux!

C'est un pur délice, c'est drôle (j'ai bien cru que j'allais réveiller Gropitou qui dormait à côté de moi, à force de rigoler!), c'est fin, c'est poétique, c'est touchant (j'ai versé une larme sur le sort de la pauvre maman jaguar), c'est un brin subversif et juste un peu méchant. Les réflexions du vieil homme, qui n'a jamais quitté son coin de pays, sur ce qu'il lit dans les romans d'amour sont des morceaux d'anthologie.

Le roman commençait bien.
« Paul lui donna un baiser ardent pendant que le gon­dolier complice des aventures de son ami faisait sem­blant de regarder ailleurs et que la gondole, garnie de coussins moelleux, glissait paisiblement sur les canaux vénitiens. »
Il lut la phrase à voix haute et plusieurs fois.
- Qu'est-ce que ça peut bien être, des gondoles?
Ça glissait sur des canaux. Il devait s'agir de barques ou de pirogues. Quant à Paul, il était clair que ce n'était pas un individu recommandable, puisqu' il donnait un «baiser ardent» à la jeune fille en présence d'un ami, complice de surcroît.
Ce début lui plaisait. Il était reconnaissant à l'auteur de désigner les méchants dès le départ. De cette manière, on évitait les malentendus et les sympathies non méritées.



Vous savez, un de ces livres qu'on dépose souvent parce qu'on ne veut pas le finir trop vite?


L'avis de Laurence et Catherine du Biblioblog, de Jules, de Nicolas (qui s'est ennuyé, comme quoi tous les goûts sont dans la nature!), de Virginie, du Livrovore, de Bladelore, de Mme Patch... Enfin, il y en a plein d'autres, je ne vais pas tous les mettre, j'y passerais la journée, m'enfin!

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Prochaine lecture: Northanger Abbey de Jane Austen.

02 avril 2008

Les Bienveillantes (4)


Les Bienveillantes de Jonathan Littell, publié chez Gallimard en 2006. 903 p.


Ouf, voilà, j'ai fini cette brique! J'émerge péniblement de la poussière des décombres de Berlin, contente du périple mais néanmoins heureuse d'en être ressortie.

Comme je le disais dans un billet précédent, le tour de force de l'auteur est de nous obliger à nous identifier au personnage du SS. L'identification reste bien sûr incomplète, et la fascination éprouvée durant la lecture est beaucoup plus intellectuelle qu'émotive. J'ai trouvé vraiment passionnante la description de la bureaucratie chaotique, de la hiérarchie compliquée, des ordres volontairement vagues dont il faut deviner l'intention. Ce n'est pas du tout l'image que j'avais des SS!

Mais l'anormalité du personnage (je ne parle pas de son homosexualité, mais de sa famille dysfonctionnelle, son père disparu, sa relation avec sa soeur jumelle et tout ce qui s'en est suivi) si elle rend la trame du roman plus riche, n'amoindrit-elle pas le propos, qui était justement que n'importe qui dans les circonstances aurait agi de même? Si je rencontre un jour Jonathan Littell, j'aimerais bien lui poser la question...

Donc au final, un livre à lire si on veut essayer de comprendre, qui donne des tentatives de réponses mais soulève aussi beaucoup de questions. Âmes sensibles, s'abstenir, de nombreux passages sont très violents, et il y a aussi des scènes sexuelles scabreuses.



Des blogueurs ont lu ce roman et en causent vachement bien: La Lettrine, Thom, Gambadou, Le Bibliomane, Praline (qui explique l'origine du titre, merci Praline, mes connaissances en tragédie grecque sont plutôt fragmentaires...).

D'autres n'ont pas pu l'achever: Lily, Agapanthe.



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Prochaine lecture: Le Vieux qui lisait des romans d'amours de Luis Sepuvelda.