Le Chevalier de Maison-Rouge d'Alexandre Dumas, Gallimard/Folio classique, 2005, 520 pages plus un dossier de 82 pages. Première publication en 1845.
Ce mois-ci, le choix de notre Club de lecture m'a permis de renouer avec un des auteurs fétiches de mon adolescence. En effet, à l'époque j'avais adoré le cycle des mousquetaires ainsi que celui de la reine Margot, mais je n'avais pas eu l'occasion d'y revenir depuis.
Le livre choisi était
Pauline, mais comme je n'ai pas pu me le procurer à la bibliothèque, j'ai décidé de lire un autre roman de Dumas. J'ai failli prendre Le Comte de Monte-Cristo, mais pour rester dans l'esprit de la sélection du Club, il m'a semblé qu'il serait approprié de choisir une œuvre peu connue. En feuilletant Le Chevalier de Maison-Rouge, j'ai constaté qu'un des personnages porte le même prénom que moi... Sûrement un signe des Dieux de la lecture!
Ce roman, qui se déroule en 1793, est en fait l'entrecroisement de deux histoires d'amour: la passion du républicain idéaliste Maurice et d'une belle monarchiste, et celle, désespérée, du Chevalier de Maison-Rouge pour la reine Marie-Antoinette, qu'il tentera par tous les moyens de faire échapper de sa prison du Temple puis de la Conciergerie (vous pouvez déjà deviner que ça ne finit pas très bien...).
J'aime beaucoup la période de la Révolution française, je la trouve très riche, comme le sont d'ailleurs les autres moments de l'Histoire où on eut lieu de grands bouleversements politiques et sociaux.
Toutefois, j'ai trouvé qu'ici, il était difficile de s'y retrouver entre les différentes factions (Girondins, Montagnards, Jacobins...); le contexte politique n'est pas vraiment bien expliqué, contrairement à ce qu'on retrouve dans les autres romans de Dumas que j'ai lus, qui se déroulent dans des périodes plus anciennes. J'imagine que pour lui, comme la Révolution ne datait que d'une cinquantaine d'années, il n'était pas nécessaire de tout expliquer en détails, et la signification d'expression comme «les événements du 10 mars» semblait évidente, comme dans cinquante ans on se souviendra sûrement encore de ce que signifie «le 11 septembre 2001»...
Les notes explicatives à la fin du roman aident un peu, mais cela devient agaçant de s'y référer deux ou trois fois par pages, et en plus certaines d'entre elles révèlent des éléments de l'intrigue (faute impardonnable à mes yeux!). Ayant presque fini le bouquin, je me suis aperçue qu'il y avait à la fin, insérée entre la chronologie de la vie de Dumas et une notice portant sur le manuscrit du roman, une chronologie de la Révolution qui m'aurait été bien utile.
J'ai bien aimé le ton, très romantique, mais sans trop se prendre au sérieux, toujours avec un petit clin d'oeil au lecteur; à preuve, ce passage où le héros tente de retrouver la maison de la belle inconnue dont il s'est épris, en lisant les noms sur les portes:
D'ailleurs Maurice ignorait le nom de son inconnue, mais il devait être conduit par les analogies. Il était impossible qu'une si charmante créature n'eut pas un nom en harmonie avec sa forme: quelque nom de sylphide, de fée ou d'ange; car, à son arrivée sur la terre, on avait dû saluer sa venue comme celle d'un être supérieur ou surnaturel.
La fin est palpitante et émouvante, mais le début traîne un peu en longueur. Le tout aurait eu avantage à être resserré un peu plus. J'ai remarqué aussi quelques incohérences: ainsi le valet de Maurice change de nom en plein milieu! Donc, pas le mieux ficelé des Dumas.
Mais quel méchant ce citoyen Simon!
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Lisa!
J'apprend dans celui de
Sylire que le Club de lecture des Blogueuses a changé de nom pour y intégrer un participant masculin, excellente nouvelle! Nous sommes maintenant le
Blogoclub! Il faudra seulement que je modifie mon logo...
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D'une pierre deux coups, ce roman est également la
couleur de mon défi Le Nom de la Rose!