Quelle étrange expérience que cette lecture! Une intrigue qui nous est révélée par bribes (et soutenir ainsi notre intérêt pendant plus de 800 pages, c'est un vrai tour de force!), deux personnages principaux trop bizarres pour être vraiment sympathiques, mais qu'on aime néanmoins... L'écriture est très belle, très évocatrice, on alterne entre la lumière et l'ombre tout au long du roman. C'est l'histoire d'une famille pas comme les autres, et ce n'est qu'à la toute fin qu'on saura vraiment les liens qui en unissent les membres, et les secrets qu'ils cachent. C'est surtout l'histoire d'un amour fou qui dépasse les conventions et la morale.
Je dois cependant avouer que j'ai eu un petit passage à vide après le premier tiers du roman, je trouvais qu'on tournait en rond... J'aurais même abandonné si ce livre n'avait pas été un cadeau de ma lectrice fidèle
Vieux Chagrin, qui me l'avait chaudement recommandé! Je me suis alors souvenu que
Karine l'avait lu et pour me redonner du courage je suis allé jeter un coup d'oeil à son blogue. J'ai aperçu les petits coeurs qui ornaient son billet, ce fut suffisant! Si deux lectrices aussi différentes l'avaient adoré, j'y trouverais sûrement mon compte moi aussi! J'ai donc persévéré, et grand bien m'en fit car finalement j'ai beaucoup aimé. Je ne le recommanderais pas cependant à quelqu'un qui serait dans une phase de déprime, car l'atmosphère y est presque glauque par moments.
Nous sommes éternels de Pierrette Fleutiaux, Gallimard, 1990, 822 p.