27 avril 2018

Le Peintre d'aquarelles

Le petit dernier de Michel Tremblay peut, selon l'éditeur, se lire de façon indépendante de la série des Chroniques du Plateau.  Mais je pense qu'on l'appréciera davantage si l'on connaît déjà non seulement Marcel, dont on découvre ici l'histoire sous la forme d'un journal intime, mais aussi Nana, Albertine, Thérèse, Mercédès et même le chat Duplessis!

Un roman d'une grande beauté, tant physiquement (les aquarelles en couverture et à l'intérieur sont de Tremblay lui-même) que par son style. Les descriptions des paysages montagneux des Laurentides, à la fois magnifiques et un peu inquiétants, le sujet de la maladie mentale (Marcel, maintenant septuagénaire, a passé une bonne partie de sa vie dans un asile) et la ligne floue entre la réalité et l'hallucination font du Peintre d'aquarelles un roman empreint d'une gravité et d'une complexité qui le font se démarquer des autres titres des Chroniques.


Le Peintre d'aquarelles de Michel Tremblay, 2017, 154 p.

22 avril 2018

Don Quichotte (tome 2)

Ouf, enfin je peux dire: défi réussi!  (Rappelons que cet énormissime classique de la littérature espagnole constituait mon défi de l'année 2018, au même titre que Céline, Proust, etc, les années passées.)  Et même si j'ai apprécié plusieurs aspects de ce deuxième tome, il m'a semblé bien long et vers la fin j'avais hâte de passer à autre chose. J'ai même fait une pause en plein milieu (avec Le Plongeur de Stéphane Larue), ce que je ne fais jamais d'habitude.

Si j'ai été lassée par le côté un peu répétitif de l’œuvre, je garderai tout de même un grand sentiment d'admiration.  Car j'ai été épatée par sa modernité, notamment par son côté auto-référentiel (ça existe ou je viens d'inventer ce terme? Et si ça existe, est-ce que ça signifie ce que je pense que ça signifie?)  En effet, dans ce tome deux, Don Quichotte rencontre des fans qui ont lu le tome un de ses aventures!  Cervantès profite même de l'occasion pour régler ses comptes avec un écrivain usurpateur (précurseur de la fan-fiction?) qui a publié avant lui la suite du premier tome, en faisant dire à plusieurs personnages que cette fausse suite est nulle et mensongère.  Don Quichotte change même ses plans de voyage pour faire ressortir l'inexactitude du récit.   

Mais, comme dans le premier tome, ce que j'ai aimé surtout c'est l'humour des dialogues entre Don Quichotte et Sancho, en particulier lorsque ce dernier sort ses ribambelles de proverbes plus ou moins en rapport avec la situation.  Autre point positif, il y a moins de digressions (histoires secondaires) que dans le tome un.

Voilà!   Ayant terminé ce bouquin depuis quelques jours, je suis maintenant plongée dans le dernier Michel Tremblay, que j'ai reçu à Noël (merci maman, et oui je te le passe dès que j'ai fini!); inutile de vous dire que l'expérience de lecture est assez différente!


Don Quichotte (tome 2) de Miguel de Cervantès, 1615, 640 p.  Titre de la version originale: El ingenioso hidalgo Don Quijote de la Mancha.