Les lectures communes et autres clubs de lecture sont souvent l'occasion de faire de chouettes découvertes, des livres que l'on n'aurait pas choisis spontanément. C'est pourquoi je me prête volontiers au jeu, même lorsque les oeuvres sélectionnées sont a priori en dehors de ma zone de confort, comme c'est le cas pour le titre élu ce trimestre pour la lecture commune du Forum du Guide de la bonne lecture, Brida de Paulo Coelho.
Malheureusement, je ne me suis pas rendue très loin...
Je pensais qu'il s'agirait d'une sorte de fable ou de conte initiatique. Mais Coelho nous dit dès l'introduction que c'est l'histoire d'une femme qu'il connaît! Autant en fiction j'aime le fantastique, autant dans la «vraie vie» les machins ésotériques me laissent complètement sceptique, voire m'irritent si j'ai l'impression qu'on tente de berner les gens. Dès la première phrase, «Dans Le Pèlerin de Compostelle , j'ai remplacé deux des Pratiques de RAM par des exercices de perception, appris à l'époque où je faisais du théâtre», je me sens exclue et j'ai un mauvais pressentiment. Première prise!*
Je persévère mais le style d'écriture n'est pas du tout dans mes goûts. Tout est appuyé, les émotions et motivations de l'héroïne sont soulignées à gros traits, rien n'est laissé à l'imagination ou à la perspicacité du lecteur et il y a beaucoup de répétitions. Beaucoup de majuscules, aussi: la Tradition, les Dons, la Magie, l'Autre Partie... Deuxième prise!
«Les gens qui ont le Don à la naissance ont les lobes des oreilles petits et collés à la tête.» Ai-je besoin d'en dire plus? Après avoir levé les yeux au plafond, j'aperçois près de ma table de chevet un Stephen King des plus alléchants... Troisième prise, retiré!
*Pour mes lecteurs européens: terme relié au baseball. Après trois prises (essais de frapper la balle), le frappeur laisse sa place au suivant.
Brida de Paulo Coelho, 2010, 297 p.