21 septembre 2008

World Without End

World Without End de Ken Follett, publié chez Dutton en 2007. 1014 p. La traduction française, Un Monde sans fin, doit paraître au début d'octobre.


Il y a quelques années, j'avais adoré Les Piliers de la terre (The Pillars of the Earth) de Ken Follett, qui nous racontait la vie de quelques familles au temps de la construction des cathédrales en Angleterre; j'ai donc sauté sur l'occasion de lire la suite, World Without End. En fait, ce n'est pas à proprement parler une suite, puisque chaque livre peut être lu indépendamment de l'autre.

World Without End se déroule en effet deux cents ans plus tard, et met en scène les descendants des personnages du premier livre. La constante, c'est que la ville fictive de Kingsbridge est encore et toujours à l'avant-plan, on pourrait même dire qu'elle est un des personnages!

À cause de quelques petits défauts, notamment une fin qui traîne un peu en longueur, ce roman n'a pas été un immense coup de coeur comme l'avait été le précédent, mais j'ai néanmoins éprouvé beaucoup de plaisir à le lire. Les personnages principaux sont très attachants, les méchants ne sont pas unidimensionnels, mais on comprend au contraire leurs motivations puisqu'on a pu suivre leur évolution au fil des ans (de 1327 à 1361). J'ai apprécié la linéarité de l'intrigue -- les évènements se succèdent les uns après les autres (la Foire annuelle, l'élection du prieur, la construction du pont, etc) -- qui permet de repérer aisément les liens de cause à effet. Cette linéarité pourrait être agaçante dans un autre type de roman, mais ici je suis certaine qu'elle est volontaire et qu'elle sert à refléter le rythme plus lent de la vie au Moyen-Âge qui assurément était fort différent de la frénésie actuelle!

*****Attention, le paragraphe suivant contient un gros gros GROS SPOILER pour Les Piliers de la terre!!***** En plus d'être soutenu par l'intérêt qu'on porte aux protagonistes, avec lesquels on crée des liens puissants, le suspense est maintenu par la crainte, pour ceux qui ont lu le roman précédent, que Follett nous refasse le coup de tuer le personnage principal, celui qu'on préfère, en plein milieu du bouquin!! **** Fin du spoiler ****

Ce type de roman, de même que la belle plume simple mais élégante de Ken Follett, m'a rappelé un autre auteur de romans historiques anglais que j'adore, Edward Rutherfurd, et notamment deux de ses oeuvres qui prennent place en Angleterre, London et The Forest. Les livres de Rutherfurd se déroulent sur de plus grandes périodes de temps, mais on y retrouve certains des mêmes thèmes (la famille et la succession des générations, la vie quotidienne, l'architecture et la construction progressive d'une ville, le passage du temps et l'évolution de la civilisation...).

Le site de l'auteur présente une jolie carte de la ville de Kingsbridge et du monastère, qu'il peut être amusant (mais non indispensable) de garder sous les yeux durant la lecture. Par contre, je ne vous recommande pas l'arbre généalogique des personnages principaux, parce qu'il vous dévoilerait à l'avance qui épousera qui, qui aura des enfants et qui n'en n'aura pas, etc.

L'avis de Pimpi du Biblioblog, qui a surtout aimé la deuxième partie, trouvant le début trop semblable au premier livre.

Culture en péril

Comme le sujet de ce blogue n'a rien à voir avec la politique, je n'ai pas l'intention de vous parler régulièrement de la campagne électorale qui a lieu en ce moment au Canada, malgré l'importance des enjeux (notamment celui de l'environnement, qui me préoccupe au premier chef). Cependant, lorsque le thème abordé est celui de la culture, je pense que le débat a sa place ici. Plusieurs personnalités québécoises ont élevé leur voix récemment pour protester contre les coupures dans le milieu artistique, notamment en ce qui a trait à l'aide aux artistes qui nous représentent à l'étranger, et aux tentatives de censure effectuées par le gouvernement
Harper. Je me fais donc le relais de ce vidéo créé bénévolement et mis en ondes sur Youtube il y a quelques jours (et qui en plus est tout à fait rigolo). Vous devriez y reconnaître quelques têtes connues...

08 septembre 2008

De quoi faire patienter les fans de Harry...

...en attendant la sortie du film!

Chipé chez Smart Bitches, Trashy Books (http://www.smartbitchestrashybooks.com/index.php/weblog/tag/harry+potter )

07 septembre 2008

Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes

Millenium 1: Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes de Stieg Larsson, traduit du suédois, publié chez Actes Sud en 2006. 575 p. La version originale, Män som hatar kvinnor, date de 2005.

C'est ce que nos voisins du sud appellent un page-turner, un bouquin qu'on a de la difficulté à déposer une fois commencé. Après une mise en place que j'ai trouvé un peu longuette -- les histoires de crimes économiques, ce n'est pas ce qu'il y a de plus sexy, avouons-le; en même temps, je comprends bien la nécessité de cette longue introduction: il fallait établir la motivation que pourrait bien avoir un journaliste d'accepter l'offre d'un riche et excentrique homme d'affaires et aller s'enterrer dans un bled perdu au nord de la Suède pendant des mois -- le suspense s'installe et croît progressivement jusqu'au paroxysme final.

D'un certain point de vue, l'intrigue m'a un peu fait penser à un bon vieux polar d'Agatha Christie. Un crime commis dans un lieu fermé (ici, une petite île coupée du continent pendant plusieurs heures par un accident sur son unique pont) et donc une liste limitée de suspects parmi lesquels un fin limier doit démasquer le coupable. Sauf que dans Agatha Christie, il n'y a pas de scènes de s*domie et qu'Hercule Poirot ne couche pas avec toutes les femmes potables qu'il rencontre.

Une seule petite, toute petite réserve. Je dois dire que je n'ai pas été enchantée par la traduction (je sais, je suis fatigante avec ça, mais que voulez-vous, on ne se refait pas). En plus de quelques temps de verbes qui m'ont fait tiquer (ohé, le subjonctif, vous connaissez?), j'ai été agacée à quelques endroits par des expressions douteuses, comme par exemple «pour le fun», qui apparaît non pas dans un dialogue, où différents niveaux de langage sont bien sûr acceptables, mais bien dans le corps du texte. En même temps, on lit ce genre de livre plus pour l'histoire que pour la qualité de l'écriture, alors je pardonne et j'attends avec impatience de mettre la main sur le tome 2. En effet, il reste plusieurs zones d'ombres dans le passé de certains personnages, et j'ai hâte d'en savoir plus!



Tant de blogueurs ont lu ce bouquin que je ne pourrais pas tous les citer, mais en voici quelques uns: Catherine du Biblioblog, Karine, Charlie Bobine, Fashion Victim, Florinette, Tamara, Bob August... Bon, je m'arrête ici, car un billet mène à un autre, si ça continue je vais y passer la nuit! Disons seulement que je n'ai pas trouvé un seul blogueur qui n'ait pas aimé ce roman; tous sont élogieux, avec seulement quelques petites réserves par-ci par-là.

02 septembre 2008

Dilemme...

Ma mère m'a prêté le tome 1 de Millenium, que je suis très curieuse de lire, vu les critiques élogieuses lues partout... Elle a réussi à l'obtenir à sa bibliothèque municipale, après une longue attente. Le hic, c'est que je dois aller le rapporter d'ici au 8 septembre (avec un jeu de quelques jours, quitte à payer la petite amende).

Et là, j'en suis environ au tiers de World Without End (qui fait 1000 pages!), c'est passionnant mais ça se lit lentement. Et ça ne me tente pas de lire sous pression, et ensuite de me dépêcher à lire Millenium, qui est une brique lui aussi. Mais si je vais le remettre sans l'avoir lu, je ne sais pas trop quand je pourrai de nouveau mettre la patte dessus: la liste d'attente fait un mille de long, et en général je ne réserve jamais de livres car avec mes horaires de travail bizarres, je ne sais même pas si je pourrai aller le chercher lorsque ce sera mon tour.

Alors je pense faire ce que je ne fais jamais d'habitude, interrompre une lecture pour y revenir ensuite. J'ai seulement très peur d'avoir de la misère à raccrocher par après, et que cela ne gâche ma lecture, ce qui serait vraiment dommage. Autre effet secondaire possible, que je n'accroche pas à Millenium parce que mon coeur et mon cerveau sont encore à Kingsbridge en 1347...

Dilemme...

Et vous, cela vous arrive d'interrompre une lecture pour y revenir par la suite, ou comme moi vous aimez lire un roman tout d'une traite, pour bien vous y plonger? Je peux lire un essai en même temps qu'un roman, ça ne me dérange pas -- par exemple en ce moment je lis Une Histoire de la lecture d'Alberto Manguel, au rythme de quelques pages par jour -- mais deux romans en même temps, c'est comme essayer d'être à deux endroits en même temps!
*****

Ailleurs dans le monde: Nous connaissons maintenant la lecture prévue pour le 1er novembre dans le cadre du Blogoclub. Il s'agit de Brooklyn Follies de Paul Auster. Comme je l'ai déjà lu, et beaucoup aimé, ce sera avec un grand plaisir que je choisirai un autre titre du même auteur. Quant à notre lecture du 1er janvier, le thème suggéré est le roman policier historique. Beaucoup de plaisir en perspective!


Il est toujours temps de se joindre au club! Pour s'inscrire, il suffit d'envoyer un courriel à nos deux formidables organisatrices, Sylire et Lisa, à l'adresse lecturecommune@yahoo.fr.

01 septembre 2008

Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil

Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil d'Haruki Murakami, traduit du japonais, publié chez Belfond en 2002. La version originale, Kokkyô no minami, taiyô no nishi, date de 1992.

Vous allez me trouvez fatigante avec ces histoires de pages couvertures (les plus récentes ici et ) mais quand on se force pour poser le livre à l'envers à chaque fois qu'on le dépose, c'est mauvais signe. Sans blague, ces deux visages imbriqués l'un dans l'autre, le visage de femme inversé, me donnent un pincement d'angoisse à chaque fois que je pose les yeux sur eux. Névrosée moi? Meuh non, j'ai juste un peu trop d'imagination, peut-être.

Juste à cause de cette couverture, je n'aurais jamais emprunté ce livre à la bibliothèque, si ce n'était du Blogoclub. Je me serais plutôt laissée tenter par Kafka sur le rivage, du même auteur, qui a un minou sur la couverture...

C'est toujours assez facile d'accrocher à un roman lorsque les héros sont des enfants ou des adolescents. Comme on est tous passés par là, c'est plus facile de trouver des points communs que lorsque le personnage principal est, disons, un astronaute ou un tueur en série. J'ai donc bien aimé le début, et j'étais prête à pardonner l'horrible couverture.

Mais peu à peu, l'ennui s'est installé. Une intrigue plutôt banale, un personnage pas complètement sympathique (un égocentrique qui trouve normal de tromper son épouse pendant qu'elle est enceinte), une femme énigmatique, son amour de jeunesse, qui apparaît et disparaît aléatoirement... L'histoire se déroule au Japon mais mis à part les noms de lieux et de personnes, on s'en aperçoit à peine, on pourrait être n'importe où en Occident. J'attendais une révélation, l'élucidation du mystère, une fin poignante; je suis restée sur ma faim. Ou alors j'ai rien compris, ce qui est dans le domaine du possible.

En tout cas, si Kafka sur le rivage est dans le même genre, j'apprécierais qu'on me prévienne d'avance!

*****

En voici qui ne sont pas passées à côté de la plaque, elles: Papillon a bien aimé, avec quelques réserves, Yueyin a été fascinée, Florinette bouleversée, Kalistina, tout en étant un peu déçue par la fin (au moins je ne suis pas la seule), a apprécié l'écriture émouvante.

Pour les commentaires des autres membres du Blogoclub, suivez les liens chez Sylire ou chez Lisa, nos deux organisatrices émérites!