Si vous aimez que tout soit clair, net et bien expliqué, passez votre chemin. Ce court roman, première œuvre de Virginie Blanchette-Doucet, est composé de vignettes impressionnistes qu'il faut soi-même interpréter, relier les unes aux autres et placer en ordre chronologique pour reconstituer cette histoire d'amitié, d'amour, de dépossession, de départ et de retour.
J'ai vraiment apprécié le contraste entre le travail déshumanisant de la mine à Val-d'Or, avec ses machines gigantesques et cette poussière qui recouvre tout, transformant les êtres vivants en statues, et celui, à échelle humaine et presque sensuel, de l'atelier d'ébénisterie à Montréal. Pour une fois, c'est la ville qui est présentée sous un jour plus positif que la région éloignée, c'est original et ça fait changement!
Petite remarque pour l'éditeur: j'aurais bien pris un petit glossaire définissant certains termes propres à l'industrie minière. Cela m'a pris du temps pour comprendre que le dry, c'est le vestiaire des employés, par exemple.
L'auteure vient tout juste de publier un nouveau roman. Je m'empresse d'en noter le titre dans mon petit carnet: Les Champs penchés.
117 Nord de Virginie Blanchette-Doucet, 2016, 164 p.