«Magnifique», «sublime», «une pépite»: tels sont les commentaires de lecteurs de ce roman de Keigo Higashino, qui a été choisi pour le club de lecture de Livraddict du mois de mai.
Malheureusement, mon avis sera plus mitigé! Pour moi, cela a été une lecture sympathique, mais sans plus.
Le sujet n'est pas extrêmement original (cette histoire de lettres qui se transmettent d'une époque à l'autre m'a donné une impression de déjà-vu) mais j'avoue qu'il est bien exploité. Peu importe si le conseil reçu est suivi ou non par les récipiendaires de ces fameuses lettres signées Bazar Namiya, le résultat n'est pas celui qu'on attendait. J'ai trouvé cela ingénieux. Quant au dénouement, il a su me surprendre.
Le principal défaut est la plume de Higashino. Elle est simple et bien lisible, mais manque d'ambition. Tout est expliqué en détail, rien n'est laissé à l'interprétation du lecteur. Par exemple, dans un passage qui se déroule dans les années soixante-dix, on prend la peine de souligner que les journaux et la télévision étaient les seules sources d'information du personnage, car ni Internet ni les réseaux sociaux n'existaient à l'époque. Merci de me l'avoir expliqué, car je ne comprenais pas pourquoi il n'ouvrait tout simplement pas son ordinateur... En fait, pour être plus précise, la plume est à la fois trop détaillée et lourde sur certains aspects, et pas assez sur d'autres, comme les liens entre différents lieux et le fonctionnement de cette faille temporelle (je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait vraiment une explication, mais je n'ai pas bien compris cette histoire de porte ouverte ou fermée, le lien avec le centre d'accueil, etc.)
J'ai trouvé également qu'on passait trop rapidement d'un personnage à l'autre. Je n'ai réussi à m'attacher à aucun d'entre eux, et il y en a même deux que j'ai trouvés complètement interchangeables. Dans plusieurs cas, en savoir plus sur leurs antécédents aurait été nécessaire, ou à tout le moins intéressant.
Bref, un petit roman plaisant, non dénué de qualités, mais dont le style est banal et qui reste trop superficiel.
Les Miracles du bazar Namiya de Keigo Higashino, 2012, traduit du japonais en 2020, 281 p. Titre de la version originale: Namiya zakkaten no kiseki.