06 octobre 2020

Terre des hommes

Surprise! Ce livre n'est pas un roman mais plutôt un recueil de souvenirs dans lequel Saint-Exupéry nous raconte le métier d'aviateur civil dans les années 1930.

Je vous mets cette couverture dont j'aime bien les couleurs...  Certaines éditions sont hideuses!  Quant au bouquin que je possède (imprimé en 1941 et qui a appartenu à mon père), s'il a déjà eu une jaquette, celle-ci a disparu et il ne reste que la couverture cartonnée de couleur bourgogne.  Sur le blogue ce ne serait pas très décoratif, mais en vrai c'est plutôt agréable.  C'est un tout petit volume aux pages jaunies, on a presque l'impression de lire un livre de messe!  Cela aide beaucoup à instaurer l'ambiance de recueillement propice à la lecture de certains passages qui sont d'une beauté à couper le souffle, comme par exemple les descriptions du désert la nuit. (Je me serais passée de l'odeur de vieille colle, par contre.  Je n'ai jamais compris les nombreuses personnes qui aiment renifler leurs livres, neufs ou anciens, mais c'est une autre histoire.)

D'une telle beauté qu'il ne faut pas tenter de lire ce livre rapidement, selon moi.  Il faut le déguster quelques pages à la fois; c'est pourquoi, vous l'aurez peut-être remarqué dans la colonne de droite du blogue, cela m'a pris quelques mois pour l'achever!  C'est un peu comme visiter une grande exposition au musée: après un certain temps on ne voit plus rien, on devient gavé de tant de magnificence (ou bien suis-je la seule à qui ça arrive?), ce qui est d'autant plus dommage que les plus belles pièces sont souvent à la fin!

On en apprend aussi beaucoup sur les aléas du métier en ces débuts de l'aviation.  Ainsi pour se diriger, il fallait se fier tout autant à ce qu'on voyait par le hublot qu'aux quelques instruments de bord disponibles, ce qui compliquait drôlement les choses lors de vols nocturnes ou par temps nuageux!  L'écrivain relate aussi quelques-unes de ses expériences comme journaliste de guerre, notamment durant la guerre civile en Espagne.

Seul petit bémol, quelques passages plus philosophiques m'ont semblé avoir moins bien vieilli.  J'ai senti que l'écrivain nous faisait presque la morale, adoptant un ton un peu pontifiant.  Heureusement ils sont peu nombreux et tout le reste est un pur délice.   

Maintenant, est-ce que je devrais relire Le Petit Prince, selon vous?  Enfant, je l'ai lu plusieurs fois, mais tout ce dont je me souviens c'est que le dessin du serpent ayant avalé un éléphant me faisait bien rigoler.  Plus, bien sûr, les quelques citations qui sont reprises un peu partout: «L'essentiel est invisible pour les yeux», etc.  Est-ce que je risque d'être déçue, vous croyez?

 

Terre des hommes d'Antoine de Saint-Exupéry, 1939, 253 p.

02 octobre 2020

Les Clefs du Paradise

La Diaspora des Desrosiers, tome 7

Un récit un peu... éparpillé?  On dirait qu'ici Tremblay veut faire le point sur chaque personnage de la diaspora...  Ce n'est pas une mauvaise idée en soi, mais je me suis un peu perdue entre les deux branches de la famille!  Un arbre généalogique n'aurait pas été de trop.  J'aurais peut-être dû également lire un résumé des tomes précédents car ma lecture de La Grande mêlée remonte à... 2014!  J'ai lu Au hasard la chance il y a deux ou trois ans mais il porte presque exclusivement sur le personnage de Ti-Lou, donc cela ne m'a pas aidée à me remémorer tous les membres de cette famille nombreuse! 

Ne boudons pas notre plaisir, je me suis quand même bien amusée et j'ai été émue durant cette lecture.  J'ai particulièrement aimé l'évolution d'Édouard -- on assiste au début de sa transformation en «Duchesse de Langeais» --, ce qui est paradoxal puisque je n'avais pas trop apprécié ce personnage dans Les Chroniques du Plateau.  (Avis aux intéressés, Tremblay en profite pour divulgâcher complètement le roman de Balzac!)

Les passages où Josaphat se lie d'amitié avec un certain patient de l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu sont également très touchants.  Je vous laisse découvrir de qui il s'agit! 


Les Clefs du Paradise (La Diaspora des Desrosiers, tome 7) de Michel Tremblay, 2013, 254 p.