27 novembre 2024

Swan Song

Pourtant assez connu aux États-Unis (il a remporté le Bram Stocker Award et sera bientôt adapté en série télévisée), ce roman était resté assez discret dans le milieu francophone, puisque ce n'est que l'an dernier qu'il a été traduit pour la première fois, chez l'éditeur Monsieur Toussaint Louverture (et non Laverdure comme j'ai toujours le réflexe de le nommer...).  Mais depuis, on en parle pas mal, et d'ailleurs cette traduction est en nomination cette année pour le Prix Livraddict, dans la catégorie Fantastique.  Bien sûr, vous connaissez ma méfiance envers les traductions: je me suis tournée tout naturellement vers l'original! 

À part la cause de l'apocalyse (virus mortel chez l'un, guerre nucléaire chez l'autre), les premiers chapitres m'ont fait penser à un de mes romans préférés de Stephen King, The Stand (Le Fléau).  Comme dans ce dernier, on fait la rencontre de divers personnages éparpillés dans différents États américains, certains bons, d'autres plus inquiétants, incluant un étrange individu carrément maléfique qui m'a rappelé le fameux Dark Man de King.  Heureusement, l'histoire se différencie assez par la suite pour qu'on ne puisse pas supposer qu'il y a eu plagiat, notamment grâce aux deux personnages féminins principaux, Swan et Sister, qui m'ont beaucoup plu.

L'intrigue est menée tambour battant, sauf pour quelques ralentissements dans la deuxième partie (je me serais passée notamment de la longue confrontation entre deux groupes de méchants, même si cela avait finalement une importance dans l'histoire).

Un mélange des genres Fantastique/Horreur/Post-apocalyptique bien réussi, je le recommande aux amateurs!  Mais attention, il y a des scènes assez violentes, vous voilà prévenus!


Swan Song de Robert McCammon, 1987, 880 pages.  L'édition française, qui porte le même titre, est divisée en deux tomes (2023).

08 novembre 2024

The Left Hand of Darkness (La Main gauche de la nuit)

Quel immense plaisir de renouer avec la magnifique plume d'Ursula Le Guin!  Je suis toujours fascinée par sa force d'évocation.  En quelques phrases, elle arrive à créer une ambiance, un monde!

J'ai lu toute sa série fantasy Earthsea (Terremer) à part quelques nouvelles.  J'étais très curieuse de voir ce que ça donnait en science-fiction!  En fait, au début de The Left Hand of Darkness, on se croirait encore en fantasy: un roi et ses conseillers, un château, etc.  De temps en temps, l'apparition d'une voiture électrique ou la référence à une autre planète viennent nous rappeler que non, on est bien en SF!  Cela se confirme lorsqu'on apprend que le personnage principal est l'émissaire de l'Ekumen, un regroupement de civilisations humaines disséminées dans toute la galaxie. 

Ce roman connaît un regain de popularité ces temps-ci car il aborde un sujet très à la mode: l'identité de genre.  Pourtant, il a été publié en 1969!  Les humains peuplant la planète Gethen sont en effet des êtres androgynes et asexués, sauf durant de courtes périodes où ils se transforment et présentent alors les caractéristiques de l'un ou l'autre sexe.  Certaines considérations sur les différences entre les sexes peuvent paraître un peu datées (d'ailleurs on ne sait pas toujours s'il s'agit de l'opinion de l'auteure ou de son personnage principal, un homme terrien avec ses préjugés) mais j'ai quand même trouvé cette thématique très avant-gardiste.

Mais ce que j'ai encore plus apprécié, c'est le sujet du choc des cultures, finement abordé ici, et aussi tout le jeu sur le thème de l'opposition lumière/noirceur, qui prend toute son importance à mesure qu'on avance dans l'histoire.  Cela vaudrait la peine de relire le livre pour repérer de possibles allusions qui seraient passées inaperçues en première lecture! 

Seul mini-bémol, il y a une ou deux petites choses à la toute fin que je ne suis pas bien sûre d'avoir comprises.

Ce roman fait partie du Cycle de l'Ekumen (Hainish Cycle en VO), un ensemble de sept romans et plusieurs nouvelles.  Chacun se lit de façon indépendante et dans n'importe quel ordre, si j'ai bien compris.  J'ai déjà hâte de me replonger dans cet univers!


The Left Hand of Darkness d'Ursula Le Guin, 1969, 301 p.  Titre de la traduction française: La Main gauche de la nuit.