04 février 2025

Ilium

 Duologie Ilium/Olympos, tome 1 

Aarrggh!  Je savais que ce roman de Dan Simmons faisait partie d'une duologie, mais pour une raison que j'ignore, j'étais persuadée que ce premier tome pouvait se lire de façon indépendante...  Pas du tout!  Au contraire, les derniers chapitres ne sont qu'une mise en place pour ce qui va se passer dans le tome suivant. 

La bonne nouvelle, c'est que j'ai adoré ce premier tome, donc ce ne sera pas une corvée de lire la suite pour avoir le fin mot de l'histoire.  Cela attendra toutefois que je fasse un petit tour à la bibliothèque municipale, à la succursale où ce tome 2 est disponible, qui n'est pas celle que je fréquente le plus.  

Il faudra aussi m'assurer que mon cerveau aura une bonne disponibilité à ce moment-là, car si le tome 1 est garant de la suite, ce ne sera pas une petite lecture légère.

En effet, dans ce premier tome, on suit trois intrigues entrecroisées et assez complexes, avec beaucoup de personnages et de détails (scientifiques et autres).  Une des trames raconte les péripéties d'un historien du futur envoyé par les dieux grecs observer la guerre de Troie afin de confirmer l'exactitude de l'Iliade d'Homère (mais certains dieux ont d'autres motivations, ce qui complique la mission).  

Dans une deuxième trame, on suit les aventures d'un petit groupe d'humains dans un futur très lointain où la vie se résume à se téléporter d'un endroit à l'autre du globe pour assister à des fêtes, où tout le travail est accompli par des robots et où l'on est protégé par d'étranges créatures, les Voynicks.  Au départ, cela semble presque idyllique, mais plus on avance, plus on s'aperçoit qu'il y a quelque chose qui cloche, et pas qu'un peu... 

La troisième trame est nettement ma préférée.  On y découvre quatre robots originaires des lunes de Jupiter, envoyés vers la planète Mars pour enquêter sur la quantité inquiétante d'événements quantiques qui s'y produisent et qui mettent en danger le système solaire.  Il se développe une amitié touchante entre deux des robots, l'un grand amateur des sonnets de Shakespeare, l'autre de l’œuvre de Proust, ce qui donne lieu à des dialogues hilarants.

En plus des allusions aux deux écrivains nommés ci-dessus, il y a énormément de références littéraires: Homère et Virgile, bien sûr, mais aussi plusieurs autres que je vous laisse découvrir.  J'ai aussi adoré les petites pointes d'humour, qui arrivent souvent inopinément, parfois à des moments de grande tension!

Petit avertissement, c'est vraiment un énorme pavé.  Il ne fait que 576 pages, me direz-vous, mais c'est trompeur: c'est une édition en très grand format avec une petite police de caractères et une texte dense.  Cela m'a pris presque quatre semaines pour en venir à bout, mais je ressors enchantée de cette lecture!

Un excellent début d'année livresque (j'ai aussi lu un court texte de Stefan Zweig, Cicéron, dont je ne vous ai pas parlé car il ne fait qu'une vingtaine de pages, mais que j'ai beaucoup aimé).     


Ilium de Dan Simmons, 2003, 576 p.  Titre de la traduction française: Ilium.

07 janvier 2025

Villette

Pour la petite histoire, ce roman de Charlotte Brontë végète dans ma bibliothèque depuis la fin des années 80!  J'avais tenté de le lire durant un stage d'apprentissage d'anglais langue seconde de six semaines en Nouvelle-Écosse.  Je me vois encore sur la plage en train d'essayer de déchiffrer ce charabia!  À l'époque, j'en étais à mes premières armes en lecture en version originale anglaise, n'ayant lu que quelques Agatha Christie, c'est vous dire comme la marche était haute!  J'ai vite abandonné, et comme c'était le seul bouquin que j'avais apporté, je suis allée fouiller dans la petite bibliothèque de la résidence étudiante, y choisissant un peu au pif The Importance of Being Earnest d'Oscar Wilde.  Sans doute parce qu'il s'agit d'une pièce de théâtre, sans longues descriptions, donc, cela s'était beaucoup mieux passé (en plus c'est très drôle, je recommande!).

J'ai lu Jane Eyre il y a quelques années (en 2007 en fait, comme le temps passe!) et, sûrement parce que j'ai beaucoup aimé l'histoire, j'ai totalement occulté de ma mémoire le fait que la plume de Brontë est difficile à lire, tant à cause des tournures de phrase que du vocabulaire.  Jane Austen à côté de ça, c'est comme lire Harry Potter

Malheureusement, ici je n'avais pas une intrigue passionnante pour soutenir mon intérêt.  En fait, il y a un gros problème de rythme dans ce roman.  L'histoire se développe très lentement pendant les premiers neuf dixièmes, il y a même quelques digressions un peu prêchi-prêcha, et soudainement, dans les cinquante dernières pages, les événements se bousculent et tout est réglé en deux coups de cuillère à pot.

Il y a pourtant des trucs très bien dans ce roman, de fort belles descriptions, des personnages secondaires intéressants et surtout une héroïne forte, rappelant assez Jane Eyre, d'ailleurs: indépendante, elle prend son destin en main, et si la société l'oblige à se soumettre à l'autorité, elle n'en pense pas moins dans son for intérieur.

Comme j'avais été encore plus déçue de la lecture de The Tenant of Wildfell Hall d'Anne Brontë (mon prix Citron 2023!), je ne risque pas de tâter de nouveau d'une des trois sœurs dans un avenir rapproché.  Surtout qu'en ce qui concerne la littérature anglaise du XIXe siècle, j'ai dans ma mire Dickens et George Eliot pour 2025...


Villette de Charlotte Brontë, 1853, 524 p.  Titre de la traduction française: Villette.