18 octobre 2012

Reçu en service de presse...



La Fiancée américaine d'Éric Dupont (Éditions Marchand de feuilles).  Après la chronique de Foglia  la semaine passée, j'ai très hâte de le lire!

Lu en marge du communiqué qui accompagne l'envoi:

Liste non exhaustive des desserts
utilisés comme armes
dans La Fiancée américaine

Gâteau renversé à l'ananas
Pudding chômeur
Tarte au sirop
Galaktoboureko (flan grec)

À la fois intrigant et alléchant, non?  Je vous en reparle très bientôt!

17 octobre 2012

La Librairie des ombres

L'avocat Jon Campelli, enquêtant sur la mort suspecte de son père, libraire à Copenhague, s'aperçoit que celui-ci faisait partie d'une société secrète dont les membres possèdent d'étonnants pouvoirs paranormaux reliés à la lecture.

Dommage que la traduction de ce roman ne soit pas parfaite (j'ai repéré plusieurs expressions boiteuses, et les dialogues ne sonnent pas toujours juste); sans ce petit agacement, on aurait pu se trouver devant un vrai coup de coeur! La Librairie des ombres reste malgré tout un excellent thriller fantastique. L'idée de départ est épatante (et très attirante pour les lecteurs passionnés!) et l'intrigue fort bien ficelée nous tient en haleine jusqu'au bout.  J'ai adoré le concept des livres chargés d'énergie par leurs lecteurs successifs, et j'ai maintenant envie de visiter la nouvelle Bibliothèque d'Alexandrie, reconstruite au même endroit que sa mythique ancêtre!


Les billets de Laurence du Biblioblog (beaucoup moins positif que le mien!), de Keisha (qui a failli l'abandonner!), d'Ys (décidément, suis-je la seule de la blogosphère à avoir apprécié ce roman?)


La Librairie des ombres de Mikkel Birkegaard, traduit du danois en 2010, 451 p.  L'oeuvre originale, Libri di Luca, date de 2007.

13 octobre 2012

Rowling, les résultats

Je me précipite pour l'acheter:                          10%
J'attends qu'il sorte en poche:                           13%
J'attends qu'il soit disponible à la bibliothèque:   26%
Je ne suis pas plus intéressée que ça:              46%
Il faudrait qu'on me paye, et cher:                      3%

Autres réponses obtenues dans les commentaires: J'attends de voir les critiques, j'attends qu'on me le prête ou qu'on me l'offre en cadeau, je suis une maudite chanceuse qui l'a obtenu en partenariat avec l'éditeur!

Bref quelques curieuses* vont donner rapidement leur avis à celles, nombreuses, qui sont dans l'expectative. Tout de même, près de 50% de mes lectrices se désintéressent de la question, preuve que le battage publicitaire qui a entouré la sortie du bouquin ne les a pas affectées (ou les a mêmes un peu écoeurées? Si c'est le cas, défoulez-vous dans les commentaires ci-dessous!)


* J'ai spontanément mis ces phrases au féminin, j'espère que mes lecteurs masculins ne m'en voudront pas! Je ne veux surtout pas les exclure, mais sur mon blogue comme pour la lecture de romans en général, le féminin l'emporte nettement, désolée M. Grévisse!

09 octobre 2012

Affinity (Affinités)

Dans le Londres enfumé des années 1870, une jeune bourgeoise dépressive devient Lady Visitor, une dame qui visite des prisonnières pour leur donner l'exemple d'une vie vertueuse.  Elle se prend d'affection pour une prisonnière reconnue coupable de fraude et d'agression, qui se dit capable de communiquer avec les esprits.  Supercherie, schizophrénie ou vrai phénomène surnaturel? C'est la question qu'on se pose tout au long de ce roman à l'ambiance gothique à souhait.

La description de la prison donne vraiment froid dans le dos, et je crois qu'elle est assez réaliste. Par la bande, on aborde aussi la question de la situation des femmes célibataires dans l'Angleterre victorienne ainsi que des drogues (morphine, laudanum, etc) dont on bourrait les dames de la bonne société au moindre signe de dépression ou «d'hystérie».  Et comme c'est du Sarah Waters, on parle aussi d'homosexualité féminine, toujours avec délicatesse.

Passionnant, même si j'avais deviné assez rapidement une partie de l'énigme...


Affinity de Sarah Waters, 1999, 351 p. Titre de la traduction française: Affinités.

29 septembre 2012

Le dernier J.K. Rowling...

...vous êtes attirés un peu, beaucoup, à la folie ou pas du tout? Ça m'intrigue!

Participez à mon petit sondage pas du tout scientifique, dans la colonne de droite! ------>

Si les choix offerts ne vous satisfont pas tout à fait, il y a aussi les commentaires ci-dessous, exprimez-vous!


Mise à jour:  Le sondage est terminé, voyez les résultats ici!

20 septembre 2012

La Traversée de la ville

Je l'ai déjà dit souvent en ces pages, je n'aime pas l'utilisation du présent dans les romans historiques. J'aime qu'on me «conte une histoire», pas qu'on tente de me faire croire que cela se passe maintenant! Alors pour que je ne m'en aperçoive qu'à la page soixante du tome 2(!) de la série, c'est la preuve d'un grand talent. Comme si j'avais encore besoin de preuve dans le cas de Michel Tremblay! C'est que contrairement à d'autres écrivains, Tremblay n'essaie pas de nous faire accroire que le passé est le présent. Il arrive plutôt à nous transporter dans le passé, qui devient notre présent pour quelques heures...

La traversée de la ville, il n'y en a pas qu'une en fait, mais plusieurs, effectuées à deux ans d'intervalle par Maria, arrivant de Providence, Rhodes Island, et par sa fille Rhéauna, l'héroine du tome précédent, La Traversée du continent. Ces périples ponctuent le récit comme un refrain et nous font visiter le centre-ville de Montréal du début du XXe siècle.  Plusieurs points de repère sont encore là (le magasin La Baie, que ma mère appelait encore Morgan quand j'étais petite), d'autres se sont transformés (l'église Christ Church sous laquelle on a creusé les Promenades de la Cathédrale) ou ont disparu (Dupuis Frères).  Certaines réalités ont heureusement changé (le centre-ville entièrement anglophone à l'ouest de Saint-Laurent), mais il est bon de se rappeler que ces acquis peuvent être fragiles!

Un délice d'humour et d'émotion et un véritable voyage dans le temps!


Je crois que ce billet devrait clore ma participation au défi Mon Québec en septembre, puisque je n'ai plus rien de québécois dans la PAL. J'ai beaucoup aimé cette expérience, tant par mes propres lectures que par ce que j'ai pu voir sur les blogues des copines. Je vote pour que cela devienne un rendez-vous annuel!


La Traversée de la ville de Michel Tremblay, 2008, 208 p.


18 septembre 2012

Griffintown

Je ne sais trop pourquoi, je croyais me souvenir que Griffintown, dont j'avais entendu parler dans un forum dédié à la lecture et aussi chez Jules, était un roman historique se déroulant à Montréal au temps où on s'y promenait encore à cheval...  En fait, ça se déroule bien à Montréal, plus précisément dans le quartier se trouvant à
 l'embouchure du canal Lachine nommé, justement, Griffintown, mais les chevaux en question sont ceux des calèches qui font visiter la ville aux touristes, l'été!  Et le tout se passe de nos jours, alors que ce quartier fait saliver les promoteurs voulant y développer des condos et en faire le nouveau Plateau!

Avoir réussi à créer une ambiance de western en plein coeur de la ville, il faut le faire! Il y a même un saloon, un duel au pistolet, et une boule d'herbe qui roule comme dans les films! (Ça m'a rappelé que quand j'étais petite, j'avais reçu une de ces plantes en cadeau, elle était toute desséchée, mais dès qu'on l'arrosait elle devenait verte! Tranche de vie.)  Il ne manquait que la musique d'Ennio Morricone...  J'ai bien aimé me retrouver dans le petit monde des cochers, un monde de marginaux, qui vivent à un rythme différent du reste de la société, selon des lois qui leur sont propres.

Il y a bien un ou deux moments où j'ai trouvé que c'était un peu tiré par les cheveux, pour amplifier l'effet «far-west». Par exemple, quand il est dit que la police ne va jamais dans le quartier, qu'elle laisse les conducteurs régler leurs affaires entre eux, selon leurs propres règles, même dans un cas de meurtre!?  Il n'y a jamais non plus de fonctionnaires qui vérifient l'état des lieux, les soins donnés aux chevaux?  Mais dans l'ensemble, et à part quelques longueurs vers la fin,  j'ai bien apprécié ce roman. J'ai aimé surtout l'écriture de Marie-Hélène Poitras, qui est très vivante, imagée et qui dépoussière quelques expressions presque tombées dans l'oubli, comme «lui réserver un chien de sa chienne» et d'autres que j'aurais dû noter.

Un extrait:
Sans quitter sa cabine, le conducteur du camion déverse une montagne de roches grises tout près du buggy de Cendrillon. Armé d’un râteau et d’une pelle, Billy entreprend, comme à chaque début de sai­son, de recouvrir le pudding impur qui tapisse le sol.

  Pour les chevaux vétérans, ce bruit annonce un confort accru. La poussière de pierre absorbe la moi­teur environnante, tempère l’air de l’écurie, offre un climat plus indiqué pour les articulations abîmées et les jarrets sensibles.

  Recouvrir la souillure environnante, faire rouler les cailloux sur la merde est pour Billy, avec le rou­lage de cennes noires, l’activité qui se rapproche le plus d’une pratique spirituelle. Il le fait chaque année en priant silencieusement pour que l’abondance advienne à Griffintown, pour que souffrance et mal­veillance restent à l’écart. Il prie pour que les che­vaux soient solides sur leurs pattes, pour que les cochers se tiennent sans vaciller, pour que Paul revienne, pour qu’Evan disparaisse… Pour que la radio cesse de gricher ! Il va donner un coup de poing sur l’appareil et revient à sa tâche, se laissant envahir par la gratitude. « Merci pour le lit et l’abri où on me laisse dormir. Merci pour le petit Chinois qui vient livrer de la liqueur, du café instant, des oignons et du steak haché. Merci pour la santé, malgré le mal de dents. Merci, je suis debout et reconnaissant. »

Le billet de Karine, qui y aurait bien mis, elle aussi, une musique à la Ennio Morricone! Celui de GeishaNellie, qui a également trouvé quelques passages tirés par les cheveux!


Griffintown de Marie-Hélène Poitras, 2012, 209 p.