Un bon polar assez classique, bien ficelé même si certains aspects auraient pu être plus développés (je n'en dis pas plus pour ne rien révéler de l'intrigue). J'aurais aimé également, tant qu'à lire un roman qui se déroule en Islande, en apprendre un peu plus sur cette île et ses habitants. En gros, je sais maintenant que les Islandais s'appellent tous par leur prénom et qu'il pleut beaucoup en novembre à Reykjavik.
Néanmoins, malgré ces quelques bémols, c'est une lecture que j'ai appréciée et je retrouverai avec plaisir l'inspecteur Erlendur, assez sympathique sous des dehors bourrus. Mince alors, il y a aussi Wallander (de Mankell) que je veux découvrir, et je m'étais promis de revenir à la série de Donna Leon se déroulant à Venise, et à celle de Tony Hillerman dans l'Ouest américain, sans oublier Mma Ramotswe, etc, etc. Même en ne lisant que des polars, il y en aurait pour toute une vie.
Jar City de Arnaldur Indridason, traduit de l'islandais, 2000, 338 p. Titre de la traduction française: La Cité des jarres. Titre original: Myrin.
16 mars 2016
06 mars 2016
Twelve Years a Slave (Douze Ans d'esclavage)
Le film ayant gagné de nombreux prix il y a un an ou deux, inutile
sans doute de rappeler que ce livre raconte les mésaventures d’un homme
noir kidnappé et vendu en esclavage en Louisiane au XIXe siècle.
Cependant, certains ne savent peut-être pas qu’il s’agit d’une histoire
vraie, ce qui en rend la lecture d’autant plus poignante.
Le style est un peu lourd, désuet. Solomon Northup donne énormément de détails, de peur de n’être pas cru, sans doute. De plus, il n’y a pas beaucoup de suspense puisqu’on sait à l’avance dans combien de temps il sera libéré, quel méchant sera traduit en justice ou pas, etc. C’est donc plus en tant que document historique qu’en tant qu’œuvre littéraire qu’on peut apprécier cet écrit. Il est vraiment impressionnant de lire un témoignage de première main sur le fonctionnement de la traite des esclaves, de la culture du coton et de la canne à sucre, sur la vie quotidienne dans les plantations et sur nombre d'autres sujets. J’ai été particulièrement surprise de constater que l’enlèvement et le trafic d’hommes libres était assez courante, puisque Solomon fait la rencontre de plusieurs esclaves qui ont vécu cette situation.
Twelve Years a Slave de Solomon Northup, 1853, 240 p. Titre de la traduction française: Douze Ans d'esclavage.
Le style est un peu lourd, désuet. Solomon Northup donne énormément de détails, de peur de n’être pas cru, sans doute. De plus, il n’y a pas beaucoup de suspense puisqu’on sait à l’avance dans combien de temps il sera libéré, quel méchant sera traduit en justice ou pas, etc. C’est donc plus en tant que document historique qu’en tant qu’œuvre littéraire qu’on peut apprécier cet écrit. Il est vraiment impressionnant de lire un témoignage de première main sur le fonctionnement de la traite des esclaves, de la culture du coton et de la canne à sucre, sur la vie quotidienne dans les plantations et sur nombre d'autres sujets. J’ai été particulièrement surprise de constater que l’enlèvement et le trafic d’hommes libres était assez courante, puisque Solomon fait la rencontre de plusieurs esclaves qui ont vécu cette situation.
Twelve Years a Slave de Solomon Northup, 1853, 240 p. Titre de la traduction française: Douze Ans d'esclavage.
26 février 2016
À l'ombre des jeunes filles en fleur

Désolée pour ce long hiatus, mais Proust ne se lit pas en criant ciseau. Pas moyen de tourner les coins ronds avec lui, il faut bûcher.
Je ne pensais pas lire ce roman dès cet hiver, mais ayant branché ma liseuse pour la recharger, j'ai décidé de le télécharger et en lisant la première phrase, j'ai eu l'impression de me retrouver à Combray et je n'ai pu m'empêcher de continuer.
Ma mère, quand il fut question d'avoir pour la première fois M. de Norpois à dîner, ayant exprimé le regret que le Professeur Cottard fût en voyage et qu'elle-même eût entièrement cessé de fréquenter Swann, car l'un et l'autre eussent sans doute intéressé l'ancien ambassadeur, mon père répondit qu'un convive éminent, un savant illustre, comme Cottard, ne pouvait jamais mal faire dans un dîner, mais que Swann, avec son ostentation, avec sa manière de crier sur les toits ses moindres relations, était un vulgaire esbrouffeur que le marquis de Norpois eût sans doute trouvé selon son expression, «puant».
Je dois avouer que je suis un peu moins emballée par ce deuxième tome d'À la recherche du temps perdu. La première partie m'a semblé un peu ennuyante, en particulier le passage (attention au divulgâcheur!) où le narrateur s'est disputé avec Gilberte mais continue de visiter Mme Swann. J'ai trouvé qu'il se grattait un peu trop la gale (ie qu'il se torturait lui-même sans arrêt); je l'aurais giflé! Aussi, il y a moins de personnages amusants comme les Verdurin, le docteur Cottard et les tantes du narrateur. Et surtout on n'est plus à Combray mais bien à Paris. Heureusement, dès qu'on déménage à Balbec, au bord de la mer, (fin du divulgâcheur!) j'ai retrouvé les descriptions magiques du premier tome et j'ai eu l'impression d'être continuellement transportée dans des tableaux impressionnistes: paysages de Normandie, voiliers, jeunes filles se promenant sur la digue ou assises dans l'herbe, etc. Ce n'est d'ailleurs sûrement pas un hasard si l'on visite l'atelier d'un peintre et que l'on assiste à de nombreuses discussions sur l'art.
Je me suis presque étouffée à la lecture des propos ouvertement antisémites que Proust met dans la bouche de plusieurs personnages. Le narrateur (et donc l'auteur) reste plutôt neutre à ce sujet, je me demande s'il prendra position dans les tomes suivants.
À l'ombre des jeunes filles en fleur (À la recherche du temps perdu, tome 2) de Marcel Proust, 1919, 568 p.
17 janvier 2016
Les Barbares

Films hollywoodiens, télé-réalité, musique populaire... Pensez-vous comme plusieurs que notre civilisation est en pleine décadence? Selon Baricco, nous sommes plutôt en train de vivre une période de mutation culturelle comme l'humanité (en fait il parle surtout de l'Occident) en a connu plusieurs au fil des siècles. Au XIXe siècle, de nombreux critiques levaient le nez sur la musique de Beethoven ou les romans de Balzac. Ces deux artistes sont pourtant considérés maintenant comme des «classiques». Notre rapport au plaisir, à l'effort et à la spiritualité est en train de changer drastiquement, et donc ce qu'on recherche dans les produits culturels aussi.
Cet essai nous oblige à revoir certains préjugés et à nous questionner sur notre propre place sur l'échelle de la mutation. Je lis Proust mais je ne crache pas sur un bon film de James Bond, et pour moi les livres n'ont pas plus d'«âme» en version papier qu'en version numérique (affirmation que m'a faite un anti-liseuse!); suis-je plus du côté des «barbares» ou des «civilisés»?
Pour des raisons inexpliquées, il a fallu à Baricco un temps fou pour réussir à faire traduire son essai, dont l'original date de 2008. Il l'a donc écrit avant la montée des réseaux sociaux, comme il le dit lui-même en préface, mais son propos reste des plus pertinents malgré tout.
Les Barbares d'Alessandro Baricco, traduit de l'italien, 2014, 223 p. Titre original: I Barbari.
04 janvier 2016
The Know-It-All
A.J. Jacobs est un journaliste et rédacteur américain spécialisé dans le «journalisme d'immersion», c'est-à-dire qu'il se met volontairement dans des situations étranges pour en tirer des sujets d'écriture. Je vous avais déjà parlé de son Year of Living Biblically, voici maintenant sa première tentative en la matière, The Know-it-All, où il a entrepris de lire l'Encyclopaedia Britannica de A à Z (33 000 pages!) en un an. Cela donne lieu à des observations très intéressantes, généralement amusantes, sur divers sujets, personnages historiques, inventions et découvertes, phénomènes de société comme sur la connaissance et la mémoire, mais aussi à des réflexions plus personnelles, drôles ou touchantes, sur son couple et sa famille, notamment sur sa relation avec son père. Tout ça présenté sous forme d'articles (de quelques lignes à quelques pages) comme dans une encyclopédie, ce qui rend la lecture fort agréable pour une amatrice de dictionnaires comme moi.
The Know-It-All de A.J. Jacobs, 2004, 389 p. Non traduit.
The Know-It-All de A.J. Jacobs, 2004, 389 p. Non traduit.
31 décembre 2015
Bye-bye 2015!
C'est maintenant traditionnel, en ce 31 décembre je fais un petit bilan de toutes mes lectures de l'année. Plusieurs livres mémorables, j'ai vraiment eu de la difficulté à choisir mon top 3!
En ordre chronologique:
Top 3 de 2015:
Le choix a été déchirant! Je vais donc donner une mention honorable à Pieds nus dans l'aube de Félix Leclerc, détrôné à la dernière minute par Le Royaume! Et Fall of Giants de Follett aurait bien pu s'y retrouver aussi...
Prix citron 2015:
Brida de Paulo Coelho. Si j'avais peu d'espoir d'être emballée par l'intrigue de ce roman(?) lu dans le cadre d'une lecture commune, c'est surtout le style de cet écrivain pourtant mondialement connu qui m'a déçue, en particulier son manque de subtilité.
Surprise de l'année:
Du côté de chez Swann de Marcel Proust. Je ne m'attendais pas à aimer autant ce roman dans lequel, avouons-le, il ne se passe pas grand-chose... N'eût été quelques longueurs, il aurait fait partie du top 3!
Quelques statistiques:
Sur la liseuse: 11
Littérature québécoise: 8
En VO anglaise: 11
Traduits de l'allemand: 2
Traduits de l'espagnol et du catalan: 3
Traduit du portugais: 1
Abandons: 3 (Forte hausse par rapport à l'an passé! Ai-je été malchanceuse ou moins patiente?)
Résolutions 2016:
L'an dernier ma résolution était de me lancer dans À la recherche du temps perdu. J'aurais pu m'engager à continuer la série en 2016, mais j'ai tellement aimé Du côté de chez Swann que ce serait un peu absurde d'en faire une résolution... Par contre, cette réussite me donne une idée, c'est de viser une autre œuvre qui me fait un peu peur: Voyage au bout de la nuit de Céline. Voilà, c'est dit, c'est ma résolution pour 2016!
Et vous, des livres marquants, des déceptions, des résolutions?
Je profite de l'occasion pour vous souhaiter, gentils lecteurs, une formidable année remplie de petits trésors de lecture!
En ordre chronologique:
- La Marche en forêt de Catherine Leroux
- À l'ouest rien de nouveau de Erich Maria Remarque
- The Light Fantastic (Discworld, tome 2) de Terry Pratchett
- Nikolski de Nicolas Dickner
- Meurtre à l'hôtel Despréaux (Les Chroniques de Gervais d'Anceny, tome 1) de Maryse Rouy
- La Vie mode d'emploi de Georges Perec
- Le Déchronologue de Stéphane Beauverger
- Brida de Paulo Coelho (abandon)
- Le Liseur de Bernhard Schlink
- Wizard and Glass (The Dark Tower tome 4) de Stephen King
- The Philosopher and the Wolf de Mark Rowlands
- Texts from Jane Eyre de Mallory Ortberg
- Du côté de chez Swann (À la recherche du temps perdu, tome 1) de Marcel Proust
- Fall of Giants (trilogie The Century, livre 1) de Ken Follett
- Les Cendres d'Angela de Frank McCourt
- A Room with a View de E.M. Forster
- Ru de Kim Thuy
- Into Thin Air de Jon Krakauer
- Chercher le vent de Guillaume Vigneault
- Les Âmes grises de Philippe Claudel
- The Geographer's Library de Jon Fasman
- The City of Words d'Alberto Manguel (abandon)
- Le Royaume d'Emmanuel Carrère
- Le Soleil de Breda (Les Aventures du capitaine Alatriste, tome 3) d'Arturo Pérez-Reverte
- Au fond du labo à gauche d'Édouard Launet
- L'Invention de nos vies de Karine Tuil
- Pieds nus dans l'aube de Félix Leclerc
- Confiteor de Jaume Cabré
- Six Degrés de liberté de Nicolas Dickner
- Au péril de la mer de Dominique Fortier
- La Parole perdue de Frédéric Lenoir et Violette Cabesos
- La Cathédrale de la mer de Ildefonso Falcones (abandon)
- The Martian de Andy Weir
- Elles ont fait l'Amérique (De Remarquables Oubliés, tome 1) de Serge Bouchard et Marie-Christine Lévesque
- The Know-It-All de A.J. Jacobs (billet à venir)
Top 3 de 2015:
- Confiteor de Jaume Cabré
- Le Royaume d'Emmanuel Carrère
- À l'ouest rien de nouveau de Erich Maria Remarque
Le choix a été déchirant! Je vais donc donner une mention honorable à Pieds nus dans l'aube de Félix Leclerc, détrôné à la dernière minute par Le Royaume! Et Fall of Giants de Follett aurait bien pu s'y retrouver aussi...
Prix citron 2015:
Brida de Paulo Coelho. Si j'avais peu d'espoir d'être emballée par l'intrigue de ce roman(?) lu dans le cadre d'une lecture commune, c'est surtout le style de cet écrivain pourtant mondialement connu qui m'a déçue, en particulier son manque de subtilité.
Surprise de l'année:
Du côté de chez Swann de Marcel Proust. Je ne m'attendais pas à aimer autant ce roman dans lequel, avouons-le, il ne se passe pas grand-chose... N'eût été quelques longueurs, il aurait fait partie du top 3!
Quelques statistiques:
Sur la liseuse: 11
Littérature québécoise: 8
En VO anglaise: 11
Traduits de l'allemand: 2
Traduits de l'espagnol et du catalan: 3
Traduit du portugais: 1
Abandons: 3 (Forte hausse par rapport à l'an passé! Ai-je été malchanceuse ou moins patiente?)
Résolutions 2016:
L'an dernier ma résolution était de me lancer dans À la recherche du temps perdu. J'aurais pu m'engager à continuer la série en 2016, mais j'ai tellement aimé Du côté de chez Swann que ce serait un peu absurde d'en faire une résolution... Par contre, cette réussite me donne une idée, c'est de viser une autre œuvre qui me fait un peu peur: Voyage au bout de la nuit de Céline. Voilà, c'est dit, c'est ma résolution pour 2016!
Et vous, des livres marquants, des déceptions, des résolutions?
Je profite de l'occasion pour vous souhaiter, gentils lecteurs, une formidable année remplie de petits trésors de lecture!
27 décembre 2015
Elles ont fait l'Amérique

Comme elles sont fascinantes ces femmes, pionnières, artistes, blanches, métisses ou autochtones, qui ont jalonné l'histoire de l'Amérique du Nord! Pourtant on n'en entend jamais parler, ce à quoi a remédié Serge Bouchard dans ce qui a d'abord été une série de chroniques radiophoniques dont j'ai raté la diffusion mais qui ont été très populaires. Faisant d'une pierre deux coups, il nous fait aussi comprendre à quel point les Canadiens français (qui ne portaient pas encore ce nom, bien sûr) ont joué un rôle important dans l'exploration et la colonisation de l'Amérique du Nord au grand complet.
Il y a seulement deux petites choses qui m'ont déçue. D'abord l'utilisation complètement farfelue des majuscules (la reine victoria, un fils Métis, [sic et re-sic et etc]) à de multiples reprises, mais peut-être est-ce seulement dans l'édition numérique? Deuxièmement, le fait que je n'ai pas entendu dans ma tête la grosse voix bourrue de mon mammouth laineux préféré comme cela avait été le cas lors de lectures précédentes. On dirait que Marie-Christine Lévesque, chargée de la transposition de l'oral à l'écrit, a décidé de lisser les aspérités, choix peu judicieux car le résultat est un peu terne, selon moi.
Un livre très intéressant, bien que certains chapitres auraient pu être écourtés. C'est pourquoi je recommande de ne pas le lire d'une traite mais d'alterner avec d'autres lectures.
Elles ont fait l'Amérique (De remarquables oubliés, tome 1) de Serge Bouchard et Marie Christine Lévesque, 2011, 442 p.
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