11 février 2013

Les Chroniques d'une mère indigne 2

Le tome 1 de ces chroniques, lu l'an dernier,  m'avait beaucoup plu, tant par son humour que par son originalité. J'espérais donc beaucoup de cette suite.

Cependant, dès la page 21, tout a failli dérailler. Depuis que David Sedaris m'a fait m'esclaffer avec le récit de sa visite de l'appartement d'Anne Frank à Amsterdam, je pense qu'on peut rire de tout, à condition de trouver le bon angle. Un de mes films préférés, La Vita e bella, en est un autre exemple.  Malheureusement, Caroline Allard n'y est pas parvenue avec sa blague sur les enfants qui pilent sur des mines antipersonnel, que j'ai trouvée du plus mauvais goût. Pendant plusieurs pages, j'ai gardé cet arrière-goût amer. L'humour me semblait forcé, artificiel. Jusqu'à ce que je tombe sur ce passage:
«En fait, ce que vous taisez farouchement, c’est que Bébé, depuis qu’elle a fait la transition utérus-atmosphère, vous empoisonne constamment la vie avec ses demandes toutes plus extravagantes les unes que les autres. Par exemple, oui, vous laissez Bébé s’enfoncer des asperges dans les oreilles pour jouer à Jojo le lapin vert parce que vous en avez tout simplement marre de vous battre.»

Ça y était, j'avais retrouvé la Mère indigne du premier tome!  À partir de là, tout a mieux été, à part quelques passages où j'ai trouvé qu'elle s'éloignait un peu de son sujet, notamment les histoires avec son ex.

Je vous laisse sur un autre extrait rigolo, pour le plaisir:
«Et parlant d’histoires qu’on répète à n’en plus finir, c’est quand on est parents qu’on se rend compte que l’humanité roule sur un capital de blagues assez restreint. Voulez-vous bien me dire comment ça se fait qu’au XXIe siècle, on est encore pognés avec Pète pis Répète ? Pis la madame qui avait deux fils, Sam et Pique ? Aujourd’hui, vous vous plaisez à imaginer Pète et Répète assis dans leur chaloupe, tout vieux et ridés, en train de tourner une publicité de  couches pour adultes : « Tu sais comme moi, Répète, que passer sa vie sur un bateau, ça exige des solutions alternatives pour se soulager. » Et Sam et Pique, on peut espérer qu’ils ont enterré leur fatigante de mère depuis longtemps. Et on peut même imaginer qu’ils sont eux-mêmes parents de deux enfants, deux filles, qu’ils ont appelées Calamine et Vagisil, question de remettre un peu d’équilibre dans l’univers.»


Les Chroniques d'une mère indigne 2, de Caroline Allard, 2009, 281 p.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire