18 juin 2014

Bouquiner

Vous l'avez compris, ce billet ne fait pas partie des activités entourant le mois anglais.  Entre deux lectures anglophones (mon billet sur Behind the Scenes at the Museum est en attente jusqu'au 21, lecture commune oblige), je dois me rincer le cerveau afin que mes neurones n'oublient pas leur langue maternelle.

Je suis toujours partante pour un «livre qui parle de livres»!   Dans cette «autobibliographie», Annie François nous parle de sa relation avec les livres et la lecture tout au long de sa vie.  Dans chacun des courts chapitres, elle aborde différents aspects de notre passe-temps favori: prêter des livres, en emprunter, en donner, les ranger, écrire dedans ou pas, etc.

On est loin d'Alberto Manguel; le ton est ici beaucoup plus familier, presque intime. Certains passages sont touchants (quels livres choisir lors d'une hospitalisation, en sachant que l'auteure est maintenant décédée d'un cancer du poumon...), d'autres rigolos ou ironiques, toujours sans complaisance envers les autres comme envers elle-même.  Mme François nous donne l'occasion de nous questionner sur nos propres habitudes et manies de lecteur. J'aurais aimé cependant qu'elle développe plus certains points (par exemple, elle déteste les marque-pages, pourquoi?) et surtout qu'elle donne un peu plus d'informations au sujet des nombreux livres qu'elle cite.  Bien souvent elle n'en donne que le titre, même pas l'auteur, or j'en ai reconnu peut-être le quart et je n'ai pas voulu constamment interrompre ma lecture pour faire des recherches.  En même temps, cela a donné lieu à une coïncidence amusante: lorsqu'elle a nommé Les Buddenbrook, cela me disait vaguement quelque chose, puis je suis tombée tout à fait par hasard sur ce titre en cherchant un renseignement au sujet de Thomas Mann dans Wikiki! Je l'avais sans doute aperçu l'an dernier lors de ma lecture de La Montagne magique

Extrait:
«Anne, avant d'entamer tout livre, regarde la fin. La barbare! Dire que la seule lecture d'une table des matières me gâche tout plaisir, que l'habitude récente de les placer au début, à l'américaine, me rend malade. Pourquoi lire une biographie de Marie-Antoinette si l'on sait dès le début qu'elle mourra guillotinée et non victime d'un collapsus en distribuant des brioches?»



Bouquiner d'Annie François, 2000, 198 p.

10 commentaires:

  1. J'ai lu ce livre la première fois il y a un peu plus de dix ans et je l'ouvre régulièrement, lorsque je suis en panne de lecture. Je n'ai qu'à lire quelques chapitres pour avoir à nouveau envie de me plonger dans une nouvelles histoire. Je ne savais pas qu'elle était décédée... je le lirai différemment la prochaine fois.

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    1. Ce doit être chouette de l'avoir sous la main pour en relire des passages. Je l'ai emprunté à la bibliothèque, mais si je le vois en bouquinerie, je pourrais fort bien me laisser tenter!

      Dans le même genre que celui-ci, semble-t-il, elle a aussi écrit un livre sur sa relation avec la cigarette. Comme je n'ai jamais fumé le sujet m'attire moins, mais cela doit être spécial de le lire en sachant qu'elle est décédée d'un cancer du poumon!

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    1. Laisse-toi tenter! En plus il est tout petit...

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  3. Celui-là, je l'ai beaucoup aimé aussi. Il faut dire que les livres qui parlent de livres, c'est un de mes dadas.

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  4. Une belle lecture pour moi dans laquelle je me suis souvent reconnue.

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  5. Ses autres textes, Scènes de ménage et Mine de rien sont aussi très intéressants

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    1. Ah? je note, merci! J'espère qu'ils sont disponibles à la bibliothèque municipale...

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