Pas que ce livre soit mauvais, bien au contraire.
Il s'agit d'un recueil des chroniques hebdomadaires qu'Emmanuel Carrère a écrites pour la revue L'Obs durant le procès des terroristes ayant participé aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Pour ceux qui s'interrogent sur le titre, ce 13 novembre était un vendredi, V13 est donc devenu le «nom de code» du procès.
Or, je croyais qu'on aurait surtout les réflexions de Carrère lui-même... Mais dans la première partie, il transcrit textuellement de longs passages des témoignages des survivants ou des familles endeuillées. C'est très touchant, mais l'accumulation de détails scabreux ou tragiques fait que cela devient pénible à lire, on a l'impression d'étouffer!
J'ai donc ressorti le Zweig (Souvenirs et rencontres) que j'avais délaissé, trouvant un peu ennuyant (pardon, Stefan) le passage où j'étais rendue. Ennuyant, c'est en plein ce qu'il me fallait dans les circonstances! J'ai pu continuer les deux livres en parallèle, c'était parfait.
Heureusement, dans les parties suivantes, l'on suit la reconstitution des faits par les experts, l'interrogatoire des accusés, les plaidoiries, etc. C'est beaucoup plus factuel, et donc beaucoup plus facile à lire. L'auteur décrit également la relation de camaraderie, voire même d'amitié, qu'il a pu développer avec plusieurs personnes (journalistes, victimes) qui suivaient régulièrement le procès tout comme lui. Carrère étant Carrère, il arrive même à y glisser des touches d'humour de temps en temps! Il présente également des réflexions intéressantes sur la justice, le deuil et plusieurs autres sujets.
J'ai trouvé cette lecture absolument fascinante! Il faut juste s'attendre à passer un sale moment au début (ou lire les chroniques dans le désordre? À vous de voir!).
V13 d'Emmanuel Carrère, 2022, 368 p.
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