J'ai eu l'idée de revisiter l'écrivaine avec un œil adulte, avec un de ses premiers romans, Un barrage contre le Pacifique. Cela m'a permis de comprendre pourquoi j'avais rejetée cette pauvre Marguerite! À l'adolescence, on aime s'identifier aux personnages, on veut des intrigues qui nous font vibrer, nous remplissent d'émotions! On se fiche pas mal de l'écriture, de la beauté des descriptions, etc.
Or, si j'en juge d'après ce roman-ci, Duras c'est tout le contraire. L'intrigue, si elle reste intéressante, présente tout de même beaucoup de longueurs. Quand aux personnages, on ne s'y attache pas du tout, ils sont même carrément antipathiques par moment.
Mais quelle plume! Une plume qui arrive à être à la fois distante, presque froide, et très évocatrice. J'ai adoré les descriptions de l'Indochine des années trente. L'ambiance est extraordinaire, que ce soit lorsqu'on se trouve sur la plantation ou bien en ville. L'exploitation des colons peu fortunés par les fonctionnaires corrompus nous fait rager, mais ce n'est rien par rapport à la situation des indigènes, dont les enfants tombent comme des mouches à cause de la malnutrition.
Trop contente d'avoir renoué avec Marguerite!
Un barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras, 1950, 365 p.
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