08 octobre 2008

Ils sont fous... - suite

Dans les commentaires à mon billet du 3 octobre, Louis (merci Louis!) me fait remarquer que la définition de livres «remis en question» n'est pas claire. Il a tout à fait raison, et je m'en excuse. Il faut dire que je n'ai pas trop su comment bien traduire le mot «challenged», qui a un sens plus fort que «remis en question». J'ai aussi oublié d'ajouter le lien de la American Librairy Association (ALA), qui organise la Banned Books Week, pour ceux qui voudraient plus d'information et qui lisent l'anglais.

Voici un paragraphe intéressant extrait de ce site:

The ALA Office for Intellectual Freedom received a total of 420 challenges
last year. A challenge is defined as a formal, written complaint, filed with a
library or school requesting that materials be removed because of content or
appropriateness. According to Judith F. Krug, director of the Office for
Intellectual Freedom, the number of challenges reflects only incidents reported,
and for each reported, four or five remain unreported.


Et ma traduction approximative:
Le Bureau de la liberté intellectuelle de la ALA a reçu un total de 420 «challenges» l'an passé. Un «challenge» se définit comme une plainte officielle écrite, logée dans une librairie ou une école, demandant qu'un livre soit retiré à cause de son contenu ou de sa appropriateness [je ne sais trop comment traduire ce mot dans ce contexte]. D'après la directrice du Bureau pour la liberté intellectuelle, le nombre de «challenges» reflète seulement les incidents rapportés. Pour chaque incident rapporté, quatre ou cinq ne le seraient pas.

À titre d'exemple, au 4ème rang des livres les plus «challengés» en 2007, on retrouve Les Royaumes du Nord de Philip Pullman, un livre qui a eu beaucoup de succès dans la blogosphère! Les raisons invoquées sont de nature religieuse.


9 commentaires:

  1. Je comprends un peu mieux la nature de cette liste. Elle compile les réactions excessives de certaines personnes ou groupes de personnes qui dépassent les limites de la simple critique. À petite échelle, c'est une forme de dictature envers la lecture.

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  2. En effet, Louis. Comme je le disais en réponse à ton commentaire sur mon premier billet, critiquer un livre est tout à fait sain, et refuser que notre enfant lise un certain livre, c'est le droit de chaque parent (à condition d'avoir soi-même lu le livre pour s'en faire une idée avant). Là où cela devient de la censure, c'est quand on essait de faire retirer le livre pour que personne n'y ait accès!

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  3. Tout ça me fait penser à un chapitre d'un livre d'Alberto Manguel (La bibliothèque, la nuit).

    Manguel s'attarde à la bibliothèque en tant que lieux d'oubli. Ainsi, il souligne que toute bibliothécaire doit faire face au terrible choix de ce qu'il met sur les tablettes, et ce qu'il n'y met pas. Après tout, si la bibliothèque du Congrès américain et celle d'Alexandrie ne peuvent tout contenir, comme le pourrait celle d'une petite ville ?

    Il serait malgré tout intéressant de connaitre les bibliothèques qui n'offrent pas ces titres célèbres et "challenged" que sont Harry Potter, Des souris et des hommes, etc. J'aimerais bien entendre les raisons officielles ayant mené au rejet de tels titres.

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  4. Louis, je suis en train de lire un autre essai de Manguel, je l'aime énormément, donc je mettrai certainement celui-là sur ma LAL!

    J'imagine qu'il y a moyen, pour chaque titre de la liste qui t'intéresse, de faire une recherche Google. C'est ce que j'ai fait pour Where's Waldo, en ajoutant le mot «banned» comme mot-clé tout simplement.

    La ALA publie aussi un livre de référence, mais il coûte cher (39 US$).

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  5. Et je viens de vérifier le catalogue de la bibliothèque de Montréal, il y a un livre sur le sujet: Forbidden fruit : banned, censored, and challenged books from Dante to Harry Potter de Pearce J. Carefoot, et quelle coïncidence, l'introduction est d'Alberto Manguel!

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  6. tu m'apprends quelque chose! je ne savais pas que Les royaumes du Nord dont le succes est attesté relevait justment d'une nature religieuse! c'est très interessant!

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  7. Lael, il y a bien longtemps que je l'ai lu, mais j'imagine que c'est à cause des daemons, qui sont un peu comme l'âme des personnages?!

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  8. Merci Grominou! Quel billet éclairant!!! Franchement, c'est épeurant!!! Quand je pense à mes lectures de jeune fille, je me dis que la plupart seraient sûrement bannies par ces biblio-puritains!

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  9. Laurence, les miennes aussi!!

    Biblio-puritains, belle expression!

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