Décidément Joyce Carol Oates semble bien se prêter aux clubs de lecture... Je dois mon premier contact avec cette écrivaine américaine au Blogoclub, c'était avec We Were the Mulvaneys et ça avait été un gros coup de coeur. Et là, c'est une lecture commune avec les copains du Guide de la bonne lecture qui m'a donné l'occasion de ces retrouvailles.
The Falls, c'est avant tout l'histoire d'une femme issue d'une famille puritaine dont le premier mari se suicide en se jetant dans les chutes du Niagara le lendemain de leur nuit de noces, ce qui, on s'en doute, la marquera pour le restant de ses jours et affectera sa relation avec son deuxième mari ainsi qu'avec ses trois enfants, notamment l'aîné dont la paternité est incertaine.
Ce que j'ai aimé surtout dans ce roman, c'est l'ambiance de la ville de Niagara Falls: la description des chutes elles-mêmes, les hôtels de luxe (de moins en moins luxueux au fil des décennies), le grondement et l'humidité des chutes qu'ont ressent à des kilomètres à la ronde, les chutes qui sont vraiment un personnage de l'histoire, un genre de démon mythique qui attire et rend fous ses fidèles; et surtout l'effet du développement industriel sauvage qui rend inhabitable une partie de la région -- inhabitable mais pourtant habitée. On est bien loin de la vision idyllique présentée aux touristes!
Contrairement à ce qui se passait dans We Were the Mulvaneys, ici on plonge directement dans le drame dès le début, et c'est là selon moi que le bât blesse. On n'a pas le temps de s'attacher aux personnages avant que tout bascule. Donc on peut être fascinée par les manifestations de la folie qui touche cette famille qui se croit maudite, mais on ne se sent pas concerné directement.
Par contre, je dois dire que j'aime beaucoup la plume de Oates. Elle fait confiance à ses lecteurs, elle ne nous livre pas tout, tout cuit dans le bec mais nous laisse faire un bout de chemin par nous-mêmes. (Ce qui peut tout de même être dangereux... Le passage de la «Dame en noir» dans le cimetière m'a laissée perplexe et a bien failli me faire décrocher tellement il me semblait en rupture de ton avec le reste!) C'est donc une auteure que je relirai avec plaisir, peut-être lors d'un autre club de lecture?
The Falls de Joyce Carol Oates, 2004, 481 p. Titre de la traduction française: Les Chutes.
J'en ai lu beaucoup de bien chez Tigger Lilly (ici: https://journal-eclectique.blogspot.fr/2017/04/les-chutes-joyce-carol-oates.html) mais je ne suis toujours pas passée à l'action car je n'ai jamais rencontré cette auteure d'occasion. Tu confirmes qu'il faut que j'ouvre l’œil.
RépondreEffacerMerci pour le lien, je vais aller voir son billet! Pour commencer avec JCO, je te recommande We Were the Mulvaneys, que j'ai encore plus aimé.
RépondreEffacerToujours pas lu cette auteure c'est grave !
RépondreEffacerC'est une auteure à découvrir, vraiment!
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