Ah j'ai l'air malin, maintenant! J'avais choisi ce roman comme défi pour 2020 car je croyais qu'il était très hermétique, avec des discussions ésotérico-philosophiques à n'en plus finir! Et finalement, non, s'il y a bien quelques passages plus difficiles (dont un paragraphe que j'ai lu et relu en boucle sans rien y comprendre, la fatigue n'aidant pas; j'ai finalement mis le livre de côté pour me rabattre sur une lecture plus légère ce soir-là!), dans l'ensemble ça se lit assez aisément, même si Yourcenar utilise un vocabulaire recherché.
Du coup, impossible de me rappeler pourquoi, il y a trente ans, j'avais écarté ce roman après en avoir feuilleté les premières pages. Ce n'est qu'après avoir lu et adoré Mémoires d'Hadrien il y a un an ou deux que j'ai décidé de lui donner une deuxième chance, et j'en suis bien contente car j'ai beaucoup aimé retrouver la plume de cette grande écrivaine.
J'ai tout de même quelques bémols, qui ont empêché ce livre d'être un gros coup de cœur. Premièrement, j'ai été déçue que le sujet de l'alchimie soit peu abordé, alors que le personnage est présenté comme alchimiste. On le voit surtout comme philosophe et médecin, et si ses idées sont influencées par les notions reliées à cette science (si je peux utiliser ce terme), on en apprend peu sur la pratique en tant que telle. On se concentre beaucoup plus sur ses activités médicales; or, des romans historiques mettant en scène des médecins, ce n'est pas ça qui manque, alors que les alchimistes ne courent pas les rues dans ce genre littéraire. C'est Gropitou qui a dû être déçu puisque je lui avais justement offert ce livre parce qu'il s'intéresse à ce thème.
Deuxièmement, on s'attache fort peu au personnage principal. On l'admire car c'est un libre-penseur et un athée dans un monde où les religions sont omniprésentes et ce, au péril de sa vie, mais il ne nous émeut pas parce que lui-même reste assez froid et détaché envers ses congénères. C'est sûrement voulu par Yourcenar, qui a décidé de placer son récit principalement dans le registre intellectuel, sans donner trop de place à l'émotion.
C'est tout de même une lecture très intéressante qui va me trotter dans la tête un certain temps. Toutefois, en me basant sur ma propre expérience, je ne la recommanderais pas comme première approche de l'auteure.
L’Œuvre au noir de Marguerite Yourcenar, 1968, 469 p.
Ah, ravie de lire ton avis, très intéressant! J'ai un peur de ce livre, mais très envie de le lire depuis que j'ai lu Mémoires d'Hadrien. Tu me rassures et me donnes une idée de ce que à quoi je peux m'attendre, c'est parfait. :)
RépondreEffacerOui, en gardant en tête ce petit avertissement, ça devrait te plaire car Yourcenar a quand même une plume formidable. Il s'agit toutefois de bien choisir le moment pour le lire.
EffacerC'est pas mal de se décider à ouvrir un livre qu'on avait mis de côté parce qu'on le pensait hermétique, et de finalement le trouver intéressant (même si ce n'est pas un coup de coeur) !
RépondreEffacerOui, je suis finalement très contente de lui avoir donné une deuxième chance!
EffacerTu sembles l'avoir beaucoup plus apprécié et sans doute même compris que moi.
RépondreEffacerFinalement, tu n'as plus qu'à te lancer un autre défi ;)
Dommage que tu l'aies abandonné car j'ai beaucoup aimé la fin.
EffacerJe commence déjà à penser à mon défi pour l'an prochain, il y aurait peut-être l'Ulysse de James Joyce mais j'hésite parce qu'il paraît que c'est vraiment pas de la tarte, surtout en VO!
Comme toi, je m'attendais à plus ardu quand j'ai commencé à l'attaquer. Au final, je crois bien que je l'ai préféré aux Mémoires d'Hadrien.
RépondreEffacerJe ne sais pas d'où vient la réputation de ce livre, comme tu dis il n'est pas si ardu. Peut-être parce que beaucoup de gens ont eu à le lire pour un travail scolaire?
EffacerIL me fait hyper peur, celui-là... mais je veux quand même lire Hadrien avant.
RépondreEffacerMais non, faut pas avoir peur, mais oui, lis Hadrien!!!
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