J'ai mis plus de deux mois à lire cette petite plaquette écrite à quatre mains par Dominique Fortier et Rafaële Germain. C'est en effet le genre de livres qu'on ne lit pas d'une traite mais qui se déguste quelques pages à la fois. Les deux écrivaines y ont fait le pari qu'en notant chaque jour ces petits moments qui font le sel de la vie (beaux paysages, mots d'enfant, coquillages, oiseaux...), elles pourront les conserver pour toujours, pour mémoire...
J'aime depuis la première phrase de son premier roman la plume de Dominique Fortier: elle sait allier la beauté, la poésie, à un souci du détail minutieux, voire presque scientifique.
J'étais moins sûre de celle de Rafaële Germain. J'aime l'écouter parler de littérature dans les émissions de télé ou de radio auxquelles elle participe et j'avais apprécié son humour dans le seul roman que j'ai lu d'elle, Soutien-gorge rose et veston noir, mais j'avais trouvé son style un peu trop télévisuel, si je puis dire, et très américanisé.
Or ici elle a su monter de plusieurs crans son niveau de langage pour se mettre au diapason de sa comparse. C'est pourquoi je la soupçonne même d'avoir volontairement abaissé ce niveau dans son roman, pour correspondre à celui qui est attendu dans la chick-lit! Mais pourquoi? Pourquoi ne pourrait-on pas utiliser nos neurones en même temps que notre fibre romantique? Je voudrais donc la mettre au défi de nous pondre une chick-lit dont l'héroïne lirait Proust et Tolstoï et ne s'exprimerait pas comme un personnage de sitcom américaine.
Mais revenons à nos moutons. Je pense qu'en cette époque de confinement, ce bouquin pourrait permettre à plus d'un lecteur des moments d'évasion bien appréciés puisque, le temps de deux saisons, l'on y fait des allers-retours entre la campagne et la mer. Quand vous le lirez, vous éprouverez sans doute vous aussi des instants d'émotion ou d'amusement. Ce ne sera probablement pas les mêmes passages qui vous toucheront, ni pour les mêmes raisons, mais vous serez touchés, votre mémoire sera stimulée, et c'est ce qui compte.
Pour mémoire de Dominique Fortier et Rafaële Germain, 2019, 173 p.
Ça m'évoque La première gorgée de bière de Philippe Delerm, un recueil de "plaisirs minuscules". En tout cas, ça m'intéresse!
RépondreEffacerLe Delerm est sur ma liste depuis que tu en as parlé! J'ai l'impression que le fait d'être écrit à quatre mains apporte sans doute ici une touche différente.
EffacerJe l'ai celui-là... je le lirai donc... petit à petit! J'avais beaucoup aimé le premier roman de Rafaelle Germain (justement pour tout ce que toi tu n'as pas aimé), lu à sa sortie. Je me demande aussi ce que le mix de plumes va donner.
RépondreEffacerOui je me souviens que nous n'étions pas du même avis sur Veston noir.... J'ai hâte de savoir ce que tu vas en penser!
EffacerOh, encore plus tentée!
RépondreEffacerLaisse-toi tenter! ;)
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