Oh là là! Les premières pages de ce roman ont provoqué chez moi un flash-back post-traumatique! Je croyais être plongée de nouveau dans The Sound and the Fury (Le Bruit et la fureur) de William Faulkner, dans la partie où le narrateur est un déficient intellectuel... Expérience pénible s'il en fut!
Ouf! Cela n'a duré que quelques pages, le reste est beaucoup plus intelligible, et l'on comprend que ce début est narré par une esclave africaine qui baragouine péniblement l'anglais, d'où le vocabulaire approximatif et les tournures de phrases bizarres.
Il reste néanmoins que le style de Toni Morrison demande un certain effort de la part du lecteur. Cela n'est pas pour me déplaire. Et le cadre du roman est original: on est en Nouvelle-Angleterre en 1690, il est question d'esclavage d'africains et d'autochtones, mais aussi de servage d'hommes et femmes blancs, d'épidémies, de puritanisme, de superstitions...
Dommage que j'aie eu un peu de difficulté avec la structure du roman. On change constamment de point de vue, d'un personnage à un autre. Ce n'est pas inintéressant, mais cela m'a empêchée de m'attacher aux personnages autant que j'aurais voulu. De plus après l'expérience incroyable vécue avec Beloved (le roman le plus connu de l'auteure), je m'attendais à plus d'intensité. Je me dirigeais donc vers une déception, jusqu'au tout dernier chapitre... Et là, surprise! J'ai absolument adoré cette fin, et j'ai poussé un grand soupir de contentement en tournant (virtuellement) la dernière page!
A Mercy de Toni Morrison, 2008, 176 p. Titre de la traduction française: Un don.
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