23 mai 2016

Ah pie beurre dé!

Dix ans déjà!  J'ai lu... a dix ans J'ai peine à le croire!  J'ai commencé ce blogue en mai 2006 tout simplement parce que j'avais envie d'écrire et que depuis que j'ai fini mes études je n'en avais plus l'occasion.  Écrire sur quoi alors?  Pourquoi pas tenir un journal de mes lectures? Dire que je me pensais super-originale!

Si vous relisez mes premiers billets, vous constaterez qu'il s'agit plus de mes impressions en cours de lecture.  Il y a donc souvent plusieurs billets pour un seul livre!  Le concept s'est raffiné au cours des mois et je me suis aperçu qu'il était plus intéressant, tant pour moi que pour mes lecteurs, que tout soit regroupé en un seul billet par livre.  Cette réalisation s'est faite en relisant mes propres billets mais surtout les vôtres chères amies blogueuses ou ex-blogueuses! (Dans la blogosphère littéraire, le féminin l'emporte sur le masculin, c'est bien connu!)

Pour fêter cet anniversaire, j'ai pensé faire une petite récapitulation de tous mes «Top 3» annuels.  En 2006 je n'avais pas fait de bilan annuel, je choisis donc a posteriori deux titres qui me semblent avoir été plus marquants.  Je trouve assez représentatif le portrait que cela trace de la lectrice que je suis.  On y trouve des classiques comme des trucs récents, des best-sellers comme des bouquins semi-confidentiels, et ce dans différents genres littéraires et de différentes nationalités. 

 

Les «Top 3» annuels

2006
 Ensemble, c'est tout d'Anna Gavalda
The Plot Against America de Philip Roth (deux billets sur ce livre: le premier et le deuxième)

2007
 The Thirteenth Tale de Diane Setterfield
Harry Potter and the Deathly Hallows de J.K. Rowling
The Remains of the Day de Kazuo Ishiguro

2008
 Le Vieux qui lisait des romans d'amour de Luis Sepulveda
D'où viens-tu, berger de Mathyas Lefébure
L'Ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon

2009
Champagne de Monique Proulx
Fingersmith de Sarah Waters
The Grapes of Wrath de John Steinbeck

2010
(Impossible cette année-là de n'en choisir que trois!  Ce fut une bonne année de lecture, on dirait!)
The Sparrow de Mary Doria Russell
The Prince of Tides de Pat Conroy
The Book Thief de Markus Zusak
Un Ange cornu avec des ailes de tôle de Michel Tremblay
The Enchanteress of Florence de Salman Rushdie
Ma Vie avec ces Animaux qui guérissent de Victor-Lévy Beaulieu
 
2011
(Encore là, plus que trois et j'avais ajouté une catégorie «non-fiction»)
Fiction:
Du bon usage des étoiles de Dominique Fortier
Great Expectations de Charles Dickens
La Petite Fille qui aimait trop les allumettes de Gaétan Soucy
Lord of the Flies de William Golding
Non-fiction:
A Short History of Nearly Everything de Bill Bryson
Voyage d'un Européen à travers le XXe siècle de Geert Mak

2012
The Road de Cormac McCarthy
Seul dans Berlin de Hans Fallada
Les Braises de Sandor Marai

 
2013
La Survivance de Claudie Hunzinger
The Old Man and the Sea d'Ernest Hemingway
Atonement d'Ian McEwan

2014
Regain de Jean Giono
The Call of the Wild de Jack London
Jonathan Strange & Mr Norrell de Susanna Clarke
  
2015
Confiteor de Jaume Cabré
Le Royaume d'Emmanuel Carrère
À l'Ouest rien de nouveau de Erich Maria Remarque
Mentions honorables:
Pieds nus dans l'aube de Félix Leclerc
Fall of Giants de Ken Follett

Merci chers amis lecteurs, fidèles de la première heure ou nouveaux venus, merci de me lire, merci de vos commentaires toujours appréciés!  C'est reparti pour un autre dix ans!

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Addendum: Et ça continue...

2016
Watership Down de Richard Adams
Soudain, seuls d'Isabelle Autissier
The Book of Air and Shadows de Michael Gruber

2017
Marie-Antoinette de Stefan Zweig
La Supplication de Svetlana Alexievitch
Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson

2018
Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar  
Les Racines du ciel de Romain Gary
Station Eleven d'Emily St.John Mandel

2019
Lisey's Story de Stephen King  
Midnight in the Garden of Good and Evil de John Berendt  
L'Art français de la guerre d'Alexis Jenni

2020
La Horde du contrevent d'Alain Damasio 
L'Adversaire d'Emmanuel Carrère  
The Historian d'Elizabeth Kostova

2021
The Starless Sea de Erin Morgenstern
Ténèbre
de Paul Kawczak
The Passage de Justin Cronin 

2022
La Panthère des neiges de Sylvain Tesson
Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie
Project Hail Mary d'Andy Weir

2023
Cloud Cuckoo Land d'Anthony Doerr
Les Cavaliers de Joseph Kessel
The Pearl de John Steinbeck

2024

Piranesi de Susanna Clarke
Proust, roman familial de Laure Murat
The Left Hand of Darkness d'Ursula Le Guin

21 mai 2016

La Bibliothèque, la nuit, l'exposition


Que vous aimiez autant que moi les bibliothèques ou non, cette exposition présentée à la Grande Bibliothèque (BAnQ) est à voir!

Inspirée de l'oeuvre d'Alberto Manguel (qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lue auparavant) cette expo imaginée par nul autre que Robert Lepage vous fait visiter une dizaine de bibliothèques, réelles ou imaginaires, en réalité virtuelle. C'est absolument époustouflant! En bonus, le texte narré par Manguel lui-même est fort intéressant.

Pour plus d'info: 

Il vaut mieux acheter les billets quelques jours à l'avance, en ligne, bien que les animateurs (très gentils et patients avec les personnes moins à l'aise avec la technologie) m'aient dit qu'on peut tenter sa chance et réserver le jour même, sauf le samedi et le mardi (où c'est gratuit) qui sont les journées les plus achalandées. 


Photo : Stéphane Bourgeois                                                                                                                                       

11 mai 2016

Voyage au bout de la nuit

***Contient quelques divulgâcheurs***

En 2015, j'avais eu la main heureuse avec mon choix de résolution-lecture, (Du côté de chez Swann de Proust, un vrai délice!).  J'ai donc décidé de réitérer l'expérience cette année en sélectionnant une autre œuvre-qui-fait-peur à lire en 2016.  J'ai relevé le défi, je suis contente, mais ça n'a pas été aussi plaisant.  C'est le moins qu'on puisse dire.

Pas que ce bouquin soit mauvais, loin de là.  Céline a  une plume d'une grande force.  Certains passages sont d'une telle lucidité qu'ils sont comme des coups en plein cœur!  Par exemple lorsqu'il parle de la guerre ou encore du travail abrutissant en usine aux États-Unis.

C'est juste que c'est vraiment, vraiment, vraiment trop noir pour moi.  À quelques exceptions près, les humains sont tous détestables.  Et si on comprend que c'est la guerre, l'absurdité surtout de cette Première Guerre mondiale, qui a rendu le narrateur incapable de ressentir quelque émotion positive que ce soit, cela ne le rend pas plus facile à aimer.

Dans la première moitié du roman, j'ai aussi été un peu décontenancée par certains changements de ton.  De réaliste au début, il devient caricatural durant la traversée en bateau et à l’arrivée en Afrique, pour ensuite virer presque au loufoque lorsque le personnage se fait compteur de puces pour le ministère de l'Immigration américain! Heureusement cela s'uniformise par la suite.

J'ai bien failli abandonner plusieurs fois (notamment durant la scène, heureusement courte, où des badauds torturent un cochon pour le plaisir de l'entendre couiner!);  deux choses m'ont retenue: premièrement je voulais accomplir ma résolution annuelle, et surtout j'ai entraîné dans l'aventure trois copains du forum du Guide de la bonne lecture.  Ça aurait été un peu gênant de les lâcher en cours de route!

Voilà!  Dorénavant je pourrai saisir les nombreuses références qui sont faite à ce livre dans d'autres œuvres (et je comprends ce qu'a vécu Annie François lorsqu'elle a tenté au moins une dizaine de fois de le lire, sans succès!).  D'ailleurs ce passage me dit quelque chose: 
«-- Mais alors où irez-vous?
-- Si on vous le demande, vous répondrez que vous n'en savez rien!»
Dans quel film j'ai entendu ça?


Un extrait frappant sur la lâcheté en temps de guerre:
 «Était-il fou vraiment?  Quand le moment du monde à l'envers est venu et que c'est être fou que de demander pourquoi on vous assassine, il devient évident qu'on passe pour fou à peu de frais.»

Un autre sur la guerre:
«Les Aztèques éventraient couramment, qu'on raconte, dans leur temple du soleil, quatre-vingt mille croyants par semaine, les offrant ainsi au Dieu des nuages, afin qu'il leur envoie la pluie. C'est des choses qu'on a du mal à croire avant d'aller en guerre.  Mais quand on y est, tout s'explique, et les Aztèques et leur mépris du corps d'autrui, c'est le même que devait avoir pour mes humbles tripes notre général Céladon des Entrayes, plus haut nommé, devenu par l'effet des avancements une sorte de dieu précis, lui aussi, une sorte de petit soleil atrocement exigeant.»


Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, 1932, 505 p.

16 avril 2016

A Brief History of Time (Une Brève Histoire du temps)

Sans doute à cause du titre, je croyais que ce livre parlait surtout de la physique du temps (possibilité des voyages dans le temps, paradoxes temporels et toutes ces choses passionnantes).  Or ce n'est pas le cas, il y est surtout question (comme l'indique le sous-titre d'ailleurs) du Big Bang, de trous noirs et de particules élémentaires.  De plus je n'avais pas remarqué qu'il datait des années 80!  Il y a peut-être quelques notions qui ne sont pas à jour, mais dans l'ensemble cela reste une excellente vulgarisation des notions de base de la physique moderne, même si quelques chapitres m'ont semblé un peu abstraits.


A Brief History of Time  de Stephen Hawking, 1988, 212 p.  Titre de la traduction française: Une Brève Histoire du temps.

05 avril 2016

Me Talk Pretty One Day (Je parler français)

Stephen Hawking a beau être un excellent vulgarisateur, deux jours d'insomnie plus une gastro-entérite m'ont rendue un peu gaga et j'avais besoin d'une lecture plus facile.  J'ai donc interrompu A Brief History of Time et j'ai téléchargé ce recueil de récits autobiographiques de l'Américain David Sedaris.  Ce fut un bon choix car les récits sont courts, le ton léger et cela se lit aisément.

J'ai toutefois moyennement aimé la première partie, où il est surtout question de ses frasques de jeune homme.  J'éprouve toujours de la difficulté à  apprécier les histoires de toxicomanie ou d'alcoolisme, même en mode humoristique.  La deuxième partie, évoquant la période où il s'est établi en France et tente d'apprendre le Français, est beaucoup plus réussie.

Maintenant je retourne à mes histoires de trous noirs et de particules élémentaires!


Me Talk Pretty One Day de David Sedaris, 2000, 272 p. Titre de la traduction française: Je parler français.

16 mars 2016

Jar City (La Cité des jarres)

Un bon polar assez classique, bien ficelé même si certains aspects auraient pu être plus développés (je n'en dis pas plus pour ne rien révéler de l'intrigue).  J'aurais aimé également, tant qu'à lire un roman qui se déroule en Islande, en apprendre un peu plus sur cette île et ses habitants.  En gros, je sais maintenant que les Islandais s'appellent tous par leur prénom et qu'il pleut beaucoup en novembre à Reykjavik. 

Néanmoins, malgré ces quelques bémols, c'est une lecture que j'ai appréciée et je retrouverai avec plaisir l'inspecteur Erlendur, assez sympathique sous des dehors bourrus.  Mince alors, il y a aussi Wallander (de Mankell) que je veux découvrir, et je m'étais promis de revenir à la série de Donna Leon se déroulant à Venise, et à celle de Tony Hillerman dans l'Ouest américain, sans oublier Mma Ramotswe, etc, etc.  Même en ne lisant que des polars, il y en aurait pour toute une vie.


Jar City de Arnaldur Indridason, traduit de l'islandais, 2000, 338 p. Titre de la traduction française: La Cité des jarres.  Titre original: Myrin.

06 mars 2016

Twelve Years a Slave (Douze Ans d'esclavage)

Le film ayant gagné de nombreux prix il y a un an ou deux, inutile sans doute de rappeler que ce livre raconte les mésaventures d’un homme noir kidnappé et vendu en esclavage en Louisiane au XIXe siècle. Cependant, certains ne savent peut-être pas qu’il s’agit d’une histoire vraie, ce qui en rend la lecture d’autant plus poignante.

Le style est un peu lourd, désuet. Solomon Northup donne énormément de détails, de peur de n’être pas cru, sans doute. De plus, il n’y a pas beaucoup de suspense puisqu’on sait à l’avance dans combien de temps il sera libéré, quel méchant sera traduit en justice ou pas, etc. C’est donc plus en tant que document historique qu’en tant qu’œuvre littéraire qu’on peut apprécier cet écrit. Il est vraiment impressionnant de lire un témoignage de première main sur le fonctionnement de la traite des esclaves, de la culture du coton et de la canne à sucre, sur la vie quotidienne dans les plantations et sur nombre d'autres sujets. J’ai été particulièrement surprise de constater que l’enlèvement et le trafic d’hommes libres était assez courante, puisque Solomon fait la rencontre de plusieurs esclaves qui ont vécu cette situation.


Twelve Years a Slave de Solomon Northup, 1853, 240 p.  Titre de la traduction française: Douze Ans d'esclavage.